Origine et histoire de l'Église Saint-Georges
La chapelle Saint-Fraimbault se situe à Saint-Georges-de-la-Couée, dans le département de la Sarthe. Le site correspond à l'antique villa Sabonarias, connue pour sa production de savon à base de suif, qui a donné son nom à la localité. L'étymologie relie également la présence des chèvres à celle de la vallée de la Gabrone. Selon la tradition, saint Liboire, évêque du Mans, aurait fondé au IVe siècle une église paroissiale en bois, mais la datation précise de l'édifice primitif reste incertaine ; des textes anciens proposent une fourchette entre le IVe et le VIIe siècle. La chapelle actuelle remonte à la période carolingienne ; une abside en demi-cercle a été ajoutée au début du Xe siècle. Les invasions normandes et bretonnes de la fin du IXe siècle auraient entraîné la destruction de nombreux édifices de la région. Après ces destructions, les moines de Saint-Calais reprennent possession des lieux au XIe siècle, sur les ruines de l'église primitive, et l'édifice devient progressivement une chapelle placée sous le patronage de saint Fraimbault, la nouvelle église paroissiale s'étant installée à quatre kilomètres au nord. Pendant des siècles, la chapelle a été un lieu de pèlerinage fréquenté, notamment le 16 août, et la poussière du sarcophage, mélangée à de l'eau, était réputée pour ses vertus curatives. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 27 septembre 1971. La chapelle présente une architecture simple : murs en moellons, pierres de taille aux angles et aux contreforts, et un chœur qui n'a guère été transformé depuis le Xe siècle. La nef, effondrée, a été reconstruite au XVIIe siècle ; lors de ces travaux on a percé une porte au sud et l'on distingue le raccord entre les murs anciens et modernes ainsi qu'une différence de niveau entre nef et chœur. À la même époque, l'une des baies étroites a été élargie pour mieux éclairer l'abside. La survie de la chapelle a également tenu à la générosité des seigneurs locaux ; les armes de la famille de Maillé, seigneurs de Ruillé, sont gravées au-dessus du porche. Des restaurations ont eu lieu à différentes périodes : au XIXe siècle la famille de Montesquiou-Fezensac a financé la réfection de la toiture, des vitraux ont été posés en 1921, et en 2018 une importante opération a concerné la toiture, le remplacement de pierres de taille et la construction d'un nouveau clocher couvert de bardeaux de châtaignier, financée par des dons locaux dont les donateurs ont vu leur nom gravé au dos d'un bardeau. À l'intérieur, un sol en légère pente mène au chœur où subsiste, sous l'autel, l'emplacement d'un sarcophage mérovingien attribué par la tradition à saint Fraimbault. Les vitraux datent du début du XXe siècle et sont dus à M. Morin (dessinateur), M. Chapée (peintre) et M. Échivard (verrier). Sur le mur nord apparaissent des fragments de peintures murales des XVe et XVIe siècles représentant saint Éloi, saint Pierre, sainte Radegonde et saint Michel. La chapelle abrite plusieurs statues, notamment sainte Anne et la Vierge du XVIIe siècle, ainsi qu'une grande statue en terre cuite de saint Fraimbault datée de 1627.