Origine et histoire de l'Église Saint-Georges
L'église Saint-Georges, située à Saint-Georges-sur-Eure en Eure-et-Loir, a des origines anciennes : un oratoire dédié à saint Georges fut édifié au IVe siècle et remplacé deux siècles plus tard par une chapelle construite par les moines de l'abbaye Saint-Père-en-Vallée de Chartres. Entre 1250 et 1270, cette chapelle laisse place à une église paroissiale qui devient le chef-lieu d'une seigneurie du chapitre de Chartres. L'édifice prend sa physionomie actuelle au début du XVIe siècle, vers 1500, lors de l'agrandissement par la construction du collatéral sud ; ses fenêtres conservent un décor gothique flamboyant tandis que certaines voûtes annoncent des formes de la Renaissance. L'architecture de l'église est le résultat d'une construction en plusieurs campagnes, sans homogénéité stricte, avec toutefois une prédominance de l'ogive. Le bâtiment rectangulaire, long de 33 mètres sur 15,50, associe piliers en pierres de grison et murs en silex sur les côtés nord et est, tandis que les côtés sud et ouest, qui comprennent la porte latérale et la grande porte principale, sont en pierre de taille provenant des carrières de Berchères. La porte latérale, datée d'environ 1542, est classée aux Beaux-Arts et ornée de sculptures, dont une représentation de saint Georges à cheval terrassant le dragon ; ce classement entraîne des prescriptions de conservation dans un rayon de 500 mètres autour de l'église. Le côté sud se distingue par ses quatre pignons sculptés, chacun surmontant un vitrail et décoré de fleurons et de gargouilles. Le collatéral sud est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 13 juillet 1926. À l'intérieur, l'espace met en évidence deux volumes de dates et de styles différents : la grande nef, la plus haute, date du XIIIe siècle et présente une voûte en berceau lambrissée soutenue par de fortes poutres en chêne ; la nef latérale, plus basse, est du XIVe siècle et voûtée d'ogives. On y remarque plusieurs œuvres notables, notamment une statue en bois de saint Georges terrassant le dragon et un orgue imposant qui est factice et joue un rôle décoratif. Parmi les éléments sculptés et architecturaux figurent le portail sud, un cadran solaire et un modillon sculpté d'anges avec un cartouche blasonné. L'actuel clocher, reconstruit en 1927 pour remplacer un précédent en ruine, repose sur une tour du XVIe siècle qui n'a jamais été achevée ; l'ancien clocher comportait une horloge à un seul cadran. Jusqu'en 1920, la place entourant l'église et la salle des fêtes accueillait le cimetière communal ; depuis les travaux de 2013, il est possible de faire le tour complet de l'église et de se promener dans l'ancien jardin du presbytère devenu public. Les vitraux réunissent des créations de trois générations d'artisans Lorin : en 1893 les ateliers Lorin signent trois verrières du collatéral nord (baies 3, 7 et 9), d'autres baies du même bas-côté (1, 5 et 11) sont sans doute contemporaines, en 1930 Charles Lorin, en association avec Gabriel Loire, réalise la baie 14, puis la baie 10 est datée de 1936 et la baie 8 est l'œuvre de François Lorin en 1950. Le chœur conserve une verrière (n°4) liée à un Arbre de Jessé, en partie datée du début du XVIe siècle et remaniée au XXe siècle : cette verrière à trois lancettes trilobées et tympan à cinq ajours mesure 4 m de haut sur 2 m de large, et un fragment central ancien a été signalé et photographié au début du XXe siècle. Enfin, l'église Saint-Georges dépend de la paroisse La Bonne-Nouvelle en Val de l'Eure, rattachée au doyenné des Forêts.
