Église Saint-Georges de Sélestat dans le Bas-Rhin

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise gothique

Église Saint-Georges de Sélestat

  • Place Saint-Georges
  • 67600 Sélestat
Église Saint-Georges de Sélestat
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Église Saint-Georges de Sélestat
Crédit photo : © Ralph Hammann - Wikimedia Commons - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

L'ancienne cathédrale : classement par arrêté du 16 mars 1848

Origine et histoire de l'Église Saint-Georges

L'église Saint-Georges de Sélestat, dans le Bas-Rhin, est un édifice gothique qui témoigne de longues campagnes de construction et de réparations. Elle succède à une chapelle baptismale mentionnée au VIIIe siècle, située dans l'enceinte du palais impérial attribué à Charlemagne, et sur les vestiges d'une vaste rotonde partiellement dégagée lors de fouilles dans la crypte en 1876 et 1902. L'édifice paroissial, d'abord dédié à la Vierge, n'est attesté sous le patronage de saint Georges qu'à partir de 1500; la Bibliothèque humaniste voisine fut fondée en 1452 par Jean de Westhuss, prêtre de Saint-Georges. Les travaux majeurs de l'église débutent vers les années 1220 et se poursuivent de manière quasi ininterrompue jusqu'au début du XVe siècle, avec des ajouts postérieurs. Lors de la première campagne sont élevés les bas-côtés de la nef, munis extérieurement d'un portail en plein cintre à colonnettes, et un autre portail de cette phase est remployé dans le mur nord du massif antérieur. Vers 1230 sont construits le premier chœur, avec deux absidioles, et le transept; les élévations des absidioles présentent un parti champenois avec une coursière au-dessus des arcades du premier niveau traversant des contreforts intérieurs. La nef est élevée à partir de 1235 selon un parti bourguignon et voûtée en sexpartite. Au début du XIVe siècle on élève le massif occidental, plus orné sur sa façade sud, et l'on entreprend la tour occidentale dont les travaux sont interrompus au cours du siècle ; le vaste chœur à trois travées remplace la précédente abside à la fin du XIVe siècle. Trois maîtres d'oeuvre se succèdent pour ce chevet : Jean Obrecht, Matthis, puis Erhart Kindelin, qui a sans doute réalisé les trois baies du chevet entre 1415 et 1422. La construction du clocher se poursuit au XVe siècle; un jubé exécuté par Conrad Sifer en 1489‑1490 est détruit pendant la Révolution. Une porte percée au XVe siècle sur le mur nord du transept porte un décor sculpté extérieur de baguettes et, au revers, le voile de sainte Véronique. Un escalier menant au comble de la nef porte la date 1615, le nom de Stéphane Exstel et une marque de tâcheron; de nombreuses marques de tâcheron sont relevées sur l'ensemble de l'édifice. D'importants travaux de restauration sont conduits sous la direction d'Antoine Ringeisen de 1847 à 1865, avec réaménagement du chœur et de la tour de croisée, puis de nouveau de 1922 à 1924. L'église est classée au titre des monuments historiques en 1848.

Plusieurs portails médiévaux subsistent; leurs vantaux et pentures sont souvent anciens, tandis que plusieurs tympans ont été sculptés au XIXe siècle par Émile Sichler (Adoration des Mages et Repas chez Simon en 1844 ; Ascension en 1847 ; Pentecôte en 1848). La porte principale, sans doute de la fin du XVe siècle, pourrait être l'œuvre ou la production de l'atelier de Conrad Sifer; l'arrière du tympan est sculpté d'une Sainte Face.

Les clefs de voûte, en grès peint, datent des XIIIe au XVe siècles et voient leur polychromie restaurée en 1859 par François Antoine Denecken ; elles sont ornées de motifs religieux et végétaux (Tétramorphe, Agneau mystique, Couronnement de la Vierge, saints, feuillages, etc.). Les chapiteaux des piles et des voûtes, répartis entre XIIIe et XVe siècles selon les zones, comportent corbeilles, feuilles et décors peints et dorés ; l'on remarque une tête humaine grimacante sur un chapiteau du vaisseau central.

Le mobilier et les œuvres sculptées enregistrent des apports du XVIIe au XIXe siècle : une Vierge à l'Enfant provenant du retable de l'autel de la Sainte Vierge de Sainte-Foy, œuvre de Jean Léonard Meyer (retable de 1730); des statues commandées entre 1829 et 1833 à Anne Catherine Vallastre‑Sichler; un groupe de six statues en grès rose par Eugène Dock; une Vierge de Pitié du XVIIIe siècle et un Ecce Homo de la seconde moitié du XIXe siècle. Plusieurs statues d'apôtres et des groupes de statues pieuses complètent cet ensemble.

Les stalles en chêne, au nombre de seize, présentent un décor néo-gothique : bien qu'attribuées traditionnellement au XVe siècle, elles ont probablement été restaurées ou remaniées au XIXe siècle par Théophile Klem qui est payé pour leur restauration en 1862. L'église possède deux chaires à prêcher : une en grès gris de style baroque, attribuée vers 1619 à Jérôme Kruch et richement sculptée d'allégories et d'animaux, restaurée au XIXe siècle, et une seconde en bois polychrome datée de 1733; ces deux chaires sont classées objets historiques depuis 1974.

L'orgue primitif de Johann Andreas Silbermann est transféré à Colmar en 1896; il est remplacé la même année par un instrument de Martin Rinckenbach logé dans un buffet de Théophile Klem. Une nouvelle façade en étain est posée en 1924, l'instrument est endommagé par des obus en 1944, puis modifié par Schwenkedel en 1954 et révisé par Alfred Kern en 1975 ; au total l'orgue a perdu huit jeux d'origine. Le garde-corps de la tribune porte les armoiries de la ville.

Le décor pictural comprend plusieurs tableaux datés du XVIIIe et XIXe siècle (notamment des œuvres signées Fesch, Baudin, Keman et Renard) et des peintures murales médiévales remarquables, découvertes lors des restaurations de 1860. Parmi celles-ci figurent une grande peinture de la seconde moitié du XVe siècle représentant le miracle du pendu dépendu attribué à saint Jacques, et plusieurs Crucifixions probablement du XIVe siècle ; certaines de ces peintures ont été restaurées et sont classées au titre des objets.

Les vitraux du chœur conservent d'importantes parties réalisées entre 1430 et 1460 ; une verrière du troisième quart du XVe siècle illustre la vie de sainte Agnès et a été complétée en 1968 par Max Ingrand ; les verrières contemporaines des bas-côtés datent de 1986 et sont l'œuvre de François Chapuis.

Parmi les monuments et objets remarquables se trouvent un sarcophage en grès des XIe‑XIIe siècles, un tombeau sculpté transporté et déplacé au XIXe siècle, le meuble de sacristie en chêne néo-gothique du XIXe siècle, ainsi qu'une importante orfèvrerie (ciboire, calices, ostensoir, croix-reliquaire) datée du XVIIe au XVIIIe siècle, dont certains éléments sont classés objets historiques.

À l'extérieur, l'horloge monumentale conçue par Jean‑Baptiste Schwilgué entre 1822 et 1825, motorisée en 1955, remplacée en 1962 puis restaurée en 1996, est classée comme objet historique ; elle a été exposée au public dans différents lieux de la ville avant d'être conservée aux archives municipales. Une grande croix monumentale en grès, élevée en 1817 lors de la fermeture du cimetière, porte une inscription en allemand et des décors symboliques.

Liens externes