Origine et histoire de l'Église Saint-Germain
L'église paroissiale Saint-Germain se dresse au centre d'Alairac (Aude, Occitanie) et fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 14 avril 1948. Mentionnée dès 1115, elle a été remaniée aux XIIIe et XIVe siècles ; en 1279 la cure fut unie à la dignité de l'archidiacre majeur du chapitre cathédral de Carcassonne et, en 1446, à la manse capitulaire. Bâtie sur un plan est-ouest, l'édifice présente une nef unique qui se termine par un chevet plat plus étroit ; la sacristie est adossée au sud et une tourelle octogonale étroite, à l'angle nord, sert de clocher et abrite un escalier en vis. Un arc en plein cintre maçonné au nord, dont la retombée porte un contrefort du XIVe siècle, témoigne de la conservation d'une partie du mur de l'ancienne église romane. Le sanctuaire est voûté d'ogives aux arêtes émoussées et de formerets reposant sur des colonnettes engagées, tandis que la nef compte quatre travées séparées par des arcs diaphragmes ; l'époque exacte d'établissement des voûtes de type Philibert Delorme demeure inconnue. Les portails nord et sud sont à arc brisé ; la façade ouest est aveugle et la façade nord comporte peu d'ouvertures, hormis la rosace du baptistère et un vitrail du chœur. Les trois pans de l'abside sont pourvus de vitraux et la face sud, en plus du vitrail de l'abside, présente trois ouvertures qui encadrent le portail ogival ; on note que, selon l'observation locale, ces vitraux s'admirent particulièrement au moment de l'équinoxe de printemps vers 11 h. L'église illustre le gothique méridional caractéristique de la région et s'inscrit dans la configuration circulaire du village, entourée par le Rond Saint-Germain, ce qui fait d'Alairac l'une des circulades du Languedoc-Roussillon. À l'origine, l'édifice résulte de la transformation de la maison forte du seigneur local : une tour de guet octogonale flanquait l'angle nord et un enclos fortifié, formé par les maisons ouvertes vers l'intérieur et percé de deux portes, entourait le site. Pendant la période de l'hérésie cathare et sa répression, la demeure seigneuriale — jugée favorable aux Bons Hommes — fut rasée jusqu'à environ deux mètres du sol puis reconstruite ; la tour de guet fut transformée en clocher pour affirmer la prééminence de la foi catholique, ce que l'historienne Anne Brenon qualifie d'« église de la reconquête ». L'église est aujourd'hui paroissiale et fait partie des clochers de la paroisse Sainte-Marie-Reine-en-Pays-de-Carcassonne, dans la communauté de la Côte de la Malepère, du diocèse de Carcassonne et Narbonne. Les peintures intérieures, exécutées par un artiste régional au XIXe siècle, ont fait l'objet d'un débat au début du XXIe siècle entre blanchiment et restauration ; la commune a choisi de restaurer les fresques naïves, travaux menés en 2006-2007 par un artiste aidé d'artisans locaux. Dans le même temps, les six vitraux et la rosace du baptistère ont été nettoyés et, pour certains, réparés, l'installation électrique a été remise aux normes et une douzaine de statues grandeur nature du XIXe siècle ont reçu une restauration soignée. L'église conserve des contreforts méridionaux caractéristiques et un portail ogival mis en valeur par son décor, son baptistère et la fresque du linteau, et elle offre une excellente acoustique qui permet l'organisation de concerts en dehors des célébrations cultuelles. L'accès au presbytère se fait par une calade.
