Origine et histoire de l'Église Saint-Germain
L'église Saint-Germain d'Auvillars est un édifice catholique du XIIe siècle situé au centre de la commune d'Auvillars, dans le Calvados en Normandie. Elle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 17 juillet 1926. Elle se dresse dans un vallon, à environ un kilomètre du bourg de Bonnebosq. L'église est placée sous l'invocation de saint Germain ; la cure, autrefois divisée en deux portions, fut réunie vers 1708 à la condition qu'il y aurait deux curés, tous deux nommés par le seigneur. Le pouillé de Lisieux mentionne, au XIVe siècle, dominus Robertus de Tournebut comme présentateur. Selon Arcisse de Caumont, l'édifice appartient au roman tertiaire, à l'exception de parties de la nef datées du XVIe siècle.
Le chœur, entièrement du XIIe siècle, s'ouvre au nord sur deux fenêtres étroites en plein cintre, ébrasées à l'intérieur, et au sud sur une fenêtre similaire et une large fenêtre moderne en plein cintre. Les murs latéraux portent chacun deux contreforts plats, dont l'un est visible à l'intérieur au niveau d'une galerie récente conduisant à la sacristie derrière le chœur. Le chevet droit est soutenu par trois contreforts plats; deux fenêtres originelles ont été bouchées et le pignon est surmonté d'une croix antéfixe.
Le mur méridional de la nef, sans contreforts, présente un appareil en feuilles de fougère et s'ouvre sur une porte en plein cintre dont l'archivolte ornée de zigzags repose sur des colonnettes à chapiteaux sculptés, l'un d'entrelacs, l'autre de feuillage. La voussure est décorée de quinze têtes d'animaux fantastiques dont la langue s'enroule autour d'un tore de l'intrados; ce mur comporte aussi quatre fenêtres en plein cintre, dont trois sont modernes et la quatrième, datant de la première moitié du XVIe siècle, possède un chanfrein simple. Le mur septentrional, élevé au XVIe siècle, est flanqué de contreforts saillants et percé de trois baies, l'une flamboyante partagée par un meneau, une autre à arc surbaissé ornée de moulures prismatiques; on y observe les vestiges d'une litre funèbre.
Entre le chœur et la nef, une chapelle édifiée au XVIe siècle est éclairée au nord par une large fenêtre en plein cintre à moulures prismatiques et à l'est par une fenêtre flamboyante aujourd'hui bouchée et partagée en deux baies. Le portail occidental, daté de 1538 et de style Renaissance, est en saillie et soutenu par quatre contreforts, dont deux aux angles; il présente une porte en plein cintre flanquée de colonnettes, surmontée de deux fenêtres aujourd'hui bouchées et décorées de moulures prismatiques. Le pignon, percé d'un oculus contemporain, est surmonté d'un clocher carré en charpente couvert d'ardoise; un porche en bois précédait autrefois le portail.
La nef possède un bas-côté au nord séparé par quatre grandes arcades, dont deux ogivales à moulures prismatiques et deux en plein cintre; l'une de ces dernières présente des moulures proches de celles du portail. La chaire est de style Louis XV; à l'extrémité de la nef se trouvent deux petits autels avec retable décorés de colonnes torses ornées de ceps de vigne et surmontés de frontons trapézoïdaux. La voûte est en merrain, avec entraits et poinçons, et un bel arc triomphal décoré de zigzags sépare le chœur de la nef. La chapelle de la Vierge, bâtie vers 1600 par la famille Dauvet d'Auvillars, présente une voûte en arête peinte où, dans les triangles, figurent des anges tenant des chapelets.
L'une des fenêtres du chœur conserve des débris de vitraux figurant une tête de Vierge coiffée d'une couronne ducale et deux personnages religieux, l'un tenant un calice; on y lit au bas : « De tournebu cure ». Le maître-autel est orné d'un retable de style Louis XV; le tabernacle, enrichi de caryatides aux angles, attire l'attention; une large crédence romane subsiste du côté de l'épître. Les deux cloches de l'église, antérieures à la Révolution, portent chacune une inscription datée de 1738 mentionnant le nom donné et les donateurs cités dans les inscriptions.
En 1853, lors du repavage du sanctuaire, on découvrit une belle pierre tombale, peut-être du XVe siècle ou de la fin du XIVe, surmontée d'une statue de prêtre en chasuble reposant la tête sur un coussin retenu par des anges et accompagnée d'un chien aux pieds; la statue, bien conservée, avait été placée sous une arcade du mur méridional. Dans le cimetière se voient les débris d'une croix nimbée datant du XVIIe siècle ou peut‑être de la fin du XVIe, représentant le Christ d'un côté et la Vierge à l'Enfant de l'autre, les croisillons étant décorés de feuilles palmées. Près du portail se dresse un if de 4,10 mètres de circonférence qui pourrait avoir été planté à l'achèvement de la construction primitive. Lors du creusement des fondations de la sacristie, on a trouvé à 2,50 mètres de profondeur un glaive d'époque ancienne.