Origine et histoire de l'Église Saint-Germain-d'Auxerre
L'église Saint-Germain-d'Auxerre est une église paroissiale catholique de Dourdan, dédiée à l'évêque saint Germain l'Auxerrois. Elle se situe en centre-ville, face au château, sur la partie droite de la place du Général-de-Gaulle qui accueille la grande halle du marché, et domine la rive gauche de l'Orge. Selon la tradition, une première église aurait été fondée au VIIIe siècle par Bertrade de Laon, mère de Charlemagne. La construction actuelle a débuté en 1150 sous la direction des chanoines de Saint-Chéron et s'est achevée au XIIe siècle. En 1428, pendant la guerre de Cent Ans, la troupe de Salisbury endommagea gravement les parties hautes ; la restauration n'intervint qu'à la fin du XVe siècle, avec l'adjonction de chapelles latérales. Lors des guerres de Religion, l'édifice fut de nouveau endommagé par les huguenots : la toiture fut brûlée, les vitraux brisés et certaines cloches fondues pour fabriquer des boulets. En 1641 furent ajoutées des flèches asymétriques ; en 1648 Anne d'Autriche offrit le maître-autel à quatre colonnes de la chapelle de la Vierge ; et en 1689 la construction d'une nouvelle chapelle de la Vierge allongea l'édifice de quatorze mètres pour porter sa longueur à cinquante mètres et former le chevet. Pendant la Révolution, l'église fut transformée en « Temple de la raison victorieuse » puis en prison jusqu'en 1795. Au XIXe siècle, alors presque en ruines, elle fut réhabilitée en moins de dix ans grâce à l'abbé Gérard et aux dons des paroissiens. L'édifice est classé monument historique depuis le 26 octobre 1967, tandis qu'une porte accolée à la façade droite, datée du XVe siècle, a été inscrite le 12 juillet 1965.
L'église mesure cinquante mètres de longueur et dix‑huit mètres de largeur ; la flèche nord culmine à cinquante mètres. À l'intérieur se trouve une dalle funéraire ornée à l'effigie de Guillaume de Chatillonville, qui servit de pont pour enjamber un fossé sous la Révolution et fut ensuite rapportée à l'église par un habitant de Dourdan. La châsse des reliques de saint Félicien, en verre et métal précieux, offerte en 1695 par Marguerite‑Louise d'Orléans, grande‑duchesse de Toscane, est exposée chaque 9 juin. La décoration comporte également des portraits des curés depuis la Révolution, notamment celui de l'abbé Gautier. L'orgue, construit en 1870 par Goyadin, est classé depuis le 21 janvier 1981.
Le clocher abrite plusieurs cloches anciennes et récentes : une cloche en bronze fondue en 1599 est classée depuis le 22 juin 1908 ; une cloche baptisée Henriette‑Félicité‑Germaine, fondue en 1778 par Guaudiveau‑Gaulard L., en bronze et sonnant en si2, est classée depuis le 3 décembre 1984. Le dossier mentionne par ailleurs des pièces attribuées à la fonderie Farnier (Dijon), de plus d'une tonne chacune et sonnant en do dièse 3 et ré dièse 3. Une cloche fixe, fondue par Thomas Mousset en 1599, sonne en sol 3, marque l'heure et se situe dans la plus haute flèche. Enfin, une cloche de volée nommée Marie‑Poussepin, fondue par la fonderie Paccard en 1995, sonne en mi4.