Origine et histoire de l'Église Saint-Germain-d'Auxerre
L'église Saint‑Germain‑d'Auxerre de Vault‑de‑Lugny se situe dans l'Yonne, sur la rivière Le Cousin, à environ 5 km d'Avallon et 15 km de Vézelay. Elle est placée sous le patronage de saint Germain d'Auxerre. L'édifice est remarquable pour un ensemble complet de treize peintures murales qui courent dans la partie haute et datent du milieu du XVIe siècle. D'autres peintures ornent la zone au‑dessus de la porte d'entrée ainsi que les murs latéraux ouest et nord. Des restaurations ont été menées en 2012‑2013 puis en 2014, et Henri Mitterand a publié en 2012 une monographie consacrée à ces peintures. L'église conserve également une litre funéraire et un Christ en bois polychrome, datés du XVIe siècle. Le maître autel et la chaire de style néo‑gothique, sculptés en pierre tendre par Guillaumet en 1878, ainsi qu'un dallage constitué de pierres tombales antérieures à 1750 complètent le mobilier. Dans la nef de gauche, la chapelle des Rolley abrite une cuve baptismale vraisemblablement issue de l'édifice antérieur, datée du XVe siècle. L'édifice actuel remonte vraisemblablement à la première moitié du XVIe siècle et ses vastes dimensions correspondent à un village alors plus peuplé qu'aujourd'hui. Selon l'abbé Parat, sa largeur approche presque de sa longueur, ce qui en fait un vaisseau remarquable par rapport aux églises rurales alentour. Il a été élevé sur l'emplacement d'une ancienne église romane, sans doute fondée par les Hospitaliers de Pontaubert. Les travaux commencèrent vers 1500 sous l'impulsion d'Aubert de Jaucourt, avec le chœur et les deux premières travées de la nef de style ogival, puis s'interrompirent à la mort de ce bienfaiteur vers 1527. En 1538, Jehan Rolley fit bâtir la chapelle nord, comme l'atteste une pierre gravée, et le fils d'Aubert, Hardy, reprit le chantier pour l'achever avant 1554; les dernières travées et cette chapelle témoignent d'un langage influencé par la Renaissance. Après 1554, Louis de Jaucourt adopta le calvinisme et, jusqu'à la révocation de l'édit de Nantes, les deux confessions cohabitèrent au village. Pendant la Révolution, l'église fut transformée en temple de la Déesse Raison et une inscription, peu lisible, portée par le conventionnel Pierre Bourbotte figure sur la porte. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1908.
