Église Saint-Germain de Blet dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane

Église Saint-Germain de Blet

  • 3 Route de Bourges
  • 18350 Blet
Église Saint-Germain de Blet
Église Saint-Germain de Blet
Église Saint-Germain de Blet
Crédit photo : Llann Wé² - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Milieu du Moyen Age, XIXe siècle, XXe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. A 120) : inscription par arrêté du 2 mars 1926

Origine et histoire de l'Église Saint-Germain

L'église Saint-Germain de Blet, dans le département du Cher, dépend du diocèse de Bourges et se situe au centre du village, sur le circuit touristique du Berry Roman. Avant les reconstructions, elle présentait une nef simple de trois travées, un transept portant un clocher sur sa croisée et un chœur de trois travées flanqué de bas-côtés et d'absides circulaires. La tour centrale a disparu; elle fut remplacée par un clocher en bois, puis par un clocher en pierre implanté devant le pignon de la nef. La nef, le chœur et le transept ont été remaniés au cours des transformations successives. La construction primitive remonte à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle. Ravagée par un incendie pendant les guerres de Religion, probablement lors du passage du duc de Deux-Ponts, l'église a néanmoins conservé des éléments d'une construction soignée ainsi que des sculptures de réel intérêt architectural. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 2 mars 1926.

Au début du XXe siècle, un projet de restauration approuvé le 31 décembre 1903 fut financé et mené par Aymard, marquis de Nicolaÿ, et dame Marthe, marquise de Nicolaÿ, née de Bonneval, d'après des plans établis par l'architecte Pascault, de Bourges. Par délibération du 15 mars 1903, le conseil municipal céda le terrain nécessaire à la construction d'une sacristie et d'un clocher; les dépenses prévues s'élevaient à 75 000 francs et l'entrepreneur désigné fut Ernest Bassot, de Nérondes. La restauration de l'abside et des bas-côtés commença et s'acheva en 1904; l'hiver 1904-1905 on creusa la fouille du clocher jusqu'à quatre mètres pour atteindre un terrain solide, comblée en février 1905 par du béton pilonné et du ciment armé. Quelques semaines plus tard eut lieu la pose et la bénédiction solennelle de la première pierre du clocher, cérémonie présidée par l'abbé Tassin sur mandat de l'archevêque Pierre-Paul Servonnet et à laquelle participèrent des membres du clergé et du conseil de fabrique.

L'église suit un plan cruciforme avec abside circulaire, chœur flanqué de bas-côtés aux extrémités arrondies et une ancienne tour centrale; les bras du transept ont aujourd'hui disparu. Les parties les plus anciennes, voûtées en plein cintre, datent de la fin du XIe siècle. L'abside, voûtée en quart de sphère, est éclairée par trois fenêtres ornées de colonnettes et son archivolte d'entrée repose sur des colonnes engagées. Le chœur est couvert d'un berceau demi-cylindrique situé environ 2,50 m au-dessus de l'abside; son pignon ne comporte aucune fenêtre au-dessus du toit de l'abside. Le chœur communique avec les galeries latérales par trois baies de chaque côté : la première, plus large et orientale, s'appuie sur des pieds-droits et porte trois arcades de triforium, tandis que les deux autres, plus étroites, sont séparées par un pilier quadrilobé et ne portent que deux arcades de triforium chacune. L'absence d'ouvertures hautes entraîne une obscurité qui témoigne d'un caractère archaïque.

Les bas-côtés présentent des travées voûtées en pénétration à vive arête, séparées par des arcs doubleaux; leurs absidioles extrêmes, percées de fenêtres, servaient autrefois de sacristies et celle du nord conserve des traces de peintures anciennes. La tour centrale est couverte d'une coupole octogonale sur trompes; les extrémités du transept ont été démolies mais l'on observe encore les arrachements qui indiquent probablement l'existence d'absidioles orientées. Les hauteurs indiquées sont 7,80 m pour l'abside, 10,15 m pour le chœur et 14,10 m pour la coupole; la nef, large de 9,30 m, est voûtée d'un berceau aigu et constitue selon le rapport un des plus larges vaisseaux du département, avec une hauteur citée de 13,20 m.

L'abside est flanquée de deux colonnes jouant le rôle de contreforts et séparant les fenêtres, lesquelles sont encadrées par des pieds-droits qui se prolongent en arcades; ces cintres saillants sont soulignés d'un larmier sculpté se poursuivant autour des colonnes, et le haut des murs était décoré d'une arcature aveugle désormais détruite au nord. À la suite du sinistre qui a affecté cette partie de l'édifice, un unique toit a été posé pour couvrir l'ensemble, alors que les toitures étaient auparavant distinctes et très plates. À l'intérieur, un escalier en pierre logé derrière le pilier sud-ouest donne accès à la tour; on y trouve une petite chambre pratiquée dans l'épaisseur du mur, éclairée par une fenêtre étroite et munie d'un plafond en quart de cylindre, ainsi qu'une niche pouvant servir de siège.

L'église se distingue par une grande richesse sculpturale encore lisible : chapiteaux variés ornés de feuillages mêlant acanthe et arabesques ou figurations allégoriques, bases originales composées d'un petit tore, d'une gorge et d'un gros renflement inférieur souvent décoré de feuillages ou de stries en hélice, et une base ornée d'un câble. Ces sculptures sont taillées dans la pierre de Charly; une colonne du bas-côté sud, entièrement revêtue de pas d'hélice et en pierre étrangère à la localité, peut être comparée à certaines colonnes de l'église de Chalivoy. Les descriptions architecturales et sculpturales reprises ici proviennent de la Statistique monumentale du Cher de Buhot de Kersers.

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