Fondation de l'église 1104 (≈ 1104)
L'église est fondée par le seigneur local et donnée à l'abbaye Saint-Martin de Pontoise.
XIIe siècle
Construction initiale
Construction initiale XIIe siècle (≈ 1250)
Édification du chœur et de la croisée du transept, parties les plus anciennes.
XIIIe siècle
Ajout des chapelles latérales
Ajout des chapelles latérales XIIIe siècle (≈ 1350)
Construction des chapelles latérales et des collatéraux.
XIVe siècle
Disparition de la communauté religieuse
Disparition de la communauté religieuse XIVe siècle (≈ 1450)
La communauté religieuse disparaît et le prieur exerce seul la charge de curé.
XVIe siècle
Remaniement flamboyant et Renaissance
Remaniement flamboyant et Renaissance XVIe siècle (≈ 1650)
Ajout d'éléments flamboyants et de la Renaissance, reprise du clocher.
XVIIe siècle
Ajout du bas-côté nord
Ajout du bas-côté nord XVIIe siècle (≈ 1750)
Construction du bas-côté nord, voûté en berceau perpendiculaire à l'axe.
XIXe siècle
Restauration et réorganisation
Restauration et réorganisation XIXe siècle (≈ 1865)
Travaux de restauration et réorganisation du culte après la Révolution.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Eglise (cad. D1 31) : inscription par arrêté du 17 juillet 2000
Personnages clés
Saint Germain d'Auxerre
Saint patron de l'église, à qui elle est dédiée.
Jean-Baptiste Duchesne
Peintre du tableau de la Résurrection à la fin du XVIIIe siècle.
Origine et histoire de l'Église Saint-Germain
L'église Saint-Germain de Boury-en-Vexin (Oise) est un édifice catholique paroissial d'origine du XIIe siècle, construit en position centrale dans le village et issu de nombreuses campagnes de remaniement qui lui donnent un caractère composite. Elle présente un plan à peu près rectangulaire à trois vaisseaux — nef aveugle de trois travées bordée de deux bas-côtés — un transept peu saillant au nord, une croisée supportant un clocher et un chevet plat flanqué de deux chapelles. L'ouvrage mesure environ 29 mètres de long pour 14 mètres de large au niveau du transept et la hauteur sous voûte atteint près de 7 mètres dans la nef, le transept et le chœur. Les parties les plus anciennes sont le chœur et la croisée du transept, tandis que des chapelles latérales, des collatéraux et des voûtements datent des évolutions des XIIIe au XVIe siècle ; le clocher, d'origine XIIIe, a été repris au XVIe siècle et d'autres restaurations et entretiens ont eu lieu du XVIIe au XIXe siècle. Les grandes campagnes de la première moitié et de la fin du XVIe siècle ont largement imposé des éléments flamboyants et de la Renaissance sur la majorité des élévations extérieures visibles depuis la voie publique, sauf le bas-côté nord, qui ne date que de la fin de l'Ancien Régime et est voûté en berceau perpendiculaire à l'axe. L'édifice comporte des grandes arcades percées dans des murs antérieurs, des voûtes d'ogives de style Renaissance et des fenêtres au remplage flamboyant qui homogénéisent particulièrement l'élévation méridionale. Le bas-côté sud, par ses proportions et son portail secondaire, constitue l'un des éléments les plus remarquables, tandis que la façade occidentale et le clocher sont jugés moins expressifs. Un type de pilier particulier — cruciforme cantonné de demi-colonnes — se rencontre ici de façon originale dans le Vexin.
L'église est fondée dès 1104 par le seigneur local par une donation à l'abbaye Saint-Martin de Pontoise, qui y implante un prieuré bénédictin et assure la desserte ; l'édifice est dédié à saint Germain d'Auxerre. À partir de la fin du XIIIe siècle la communauté religieuse disparaît apparemment et le prieur exerce ensuite seul la charge de curé, les bénéfices de prieuré et de cure restant cependant juridiquement distincts sous l'Ancien Régime. Le culte est interrompu pendant la Révolution, toléré puis réorganisé au XIXe siècle ; aujourd'hui l'église est rattachée à la paroisse Saint-François-d'Assise du Vexin et les messes dominicales ont été suspendues en 2018, l'édifice accueillant toutefois des célébrations ponctuelles.
Installée à l'angle sud-ouest du domaine de la Grande ferme, l'église touche presque la rue du Fort-de-Ville (RD 6) et sa façade occidentale est précédée d'un petit parvis engazonné ; l'ancien cimetière jouxtant l'élévation méridionale fut transféré avant 1824 et la face septentrionale et le chevet sont en partie enclavés dans la cour et les bâtiments de la ferme. Le clocher, central et bâtard dans son appareillage, est coiffé d'un toit à la hache aujourd'hui en ardoise et la plupart des toitures de l'édifice sont en ardoise.
L'intérieur conserve des éléments gothiques et renaissants : grandes arcades flamboyantes, chapiteaux et claveaux du transept, voûtes d'ogives et clés sculptées, ainsi que des voûtements et retombées repris à des époques différentes. Parmi le mobilier, l'église possède un important bras-reliquaire médiéval contenant un os attribué à saint Germain, classé au titre des objets et conservé dans le trésor de la cathédrale de Beauvais ; un bénitier sculpté de la première Renaissance est lui aussi classé. Plusieurs grands tableaux et retables figurent encore dans l'église, dont un retable de la chapelle seigneuriale dit Notre-Dame du Rosaire (offert et daté au XVIIe siècle) et un tableau de la Résurrection peint par Jean-Baptiste Duchesne à la fin du XVIIIe siècle, ainsi qu'une Adoration des bergers datée de la fin du XVIe/début du XVIIe siècle, classée et restaurée récemment. L'édifice abrite enfin une dizaine de statues en pierre des XVIe et XVIIe siècles et d'autres éléments mobiliers non classés.
Pour ses caractères architecturaux représentatifs du Vexin français et pour ses éléments remarquables, l'église Saint-Germain a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 17 juillet 2000.