Origine et histoire de l'Église Saint-Germain
L'église Saint‑Germain de Gergy, située sur la commune de Gergy (Saône‑et‑Loire, Bourgogne‑Franche‑Comté), appartient à la paroisse Saint‑Paul‑Apôtre dont le siège est à Chalon‑sur‑Saône et qui regroupe cinq clochers. L'édifice a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 22 juillet 1937. Sa construction remonte au début du XIIIe siècle ; Claude Joannelle l'attribue au prieur de Saint‑Marcel de Chalon, décimateur et patron de la cure, et les travaux auraient été financés par Béatrice de Réon. L'église semble avoir succédé à un bâtiment roman et relève du gothique primitif, comparable aux églises voisines de Saint‑Marcel, Fontaines, Chagny, Saint‑Loup de La Salle ou Chaudenay. Elle se compose d'une nef principale de trois travées, flanquée de deux collatéraux de même longueur et prolongée par un chœur droit d'une travée. Dans la seconde moitié du XVe siècle, Jean Lebault, anobli par Philippe le Bon en 1462, fit ériger dans la première travée du bas‑côté gauche une chapelle funéraire dédiée à Saint‑Jean‑Baptiste, y fit sculpter ses armoiries sur les supports et y ajouta un lavabo orné d'une accolade. Au XVIIe siècle, le clocher s'écroula en entraînant une partie de la façade et des voûtes de la nef ; la reconstruction, datée par une inscription de 1644 sur le contrefort droit et une pierre de la chaîne d'angle, comprit la réfection de la nef et entraîna la perte du tympan primitif du portail ainsi que d'une partie de sa voussure. La sacristie date du XVIIIe siècle. Le clocher primitif fut profondément remanié en 1644 après cet effondrement lié à la foudre ; sa flèche pyramidale a été réparée en 1826 après un ouragan, puis de nouveau en 1959 après un nouvel impact de foudre. La toiture a été intégralement restaurée en 2013 et un coq neuf a remplacé celui installé en 1959. L'intérieur a fait l'objet d'une restauration engagée à partir de 1985 et conduite en quatre phases entre 2013 et 2017, portant successivement sur la façade ouest et le clocher, la nef et le chevet, le bas‑côté nord, puis le bas‑côté sud avec la petite porte et la litre seigneuriale. Le mobilier comporte notamment un confessionnal du XVIIIe siècle, une Vierge à l'Enfant du XVIIe siècle, une pietà du XVe siècle visible dans une niche du chœur et un saint Jean‑Baptiste du XVe siècle. Huit pierres tombales sont visibles dans l'église ; parmi elles, dans le collatéral nord, la dalle de Jean Lebault — fondateur de la seigneurie du Méberthaud, de l'hôpital des pauvres de Gergy et de la chapelle familiale Saint‑Jean‑Baptiste — sous laquelle il fut inhumé en 1490 ; cette dalle, surmontée du blason des Lebault, a été classée au titre des monuments historiques en 1923. L'édifice, diocésain d'Autun, est toujours un lieu de culte catholique affecté à la paroisse Saint‑Paul‑Apôtre et déclaré affectataire au titre de la loi de 1905.