Origine et histoire de l'Église Saint-Germain
L'église Saint-Germain, située à Kerlaz dans le Finistère, est un édifice paroissial catholique de plan en croix latine, composite des XVIe et XVIIe siècles. Classée au titre des monuments historiques en 1916 et 1941, elle présente un riche ensemble architectural et mobilier daté par de nombreuses inscriptions. Le chœur et le transept remontent au milieu du XVIe siècle ; le porche sud porte la date de 1572 et l'arc ou portail de l'enclos, celle de 1558. Les grandes arcades et les bas-côtés furent édifiés entre 1588 et 1603, la façade ouest et le clocher entre 1620 et 1671 ; le clocher lui-même est daté de 1660 et sa tourelle sud de 1671. Les fonts baptismaux portent l'inscription 1567 et l'Ecce Homo du transept sud la date de 1569. Le chevet conserve une baie figurant le couronnement d'épines, la crucifixion, la descente de croix et saint Jean-Baptiste accompagné d'un donateur. Séparé de la rue par un mur bahut couronné en bâtière, le cimetière abrite en son centre un calvaire daté de 1645 ; l'enclos paroissial comprend également une porte triomphale de 1558, un ossuaire et, selon d'autres mentions, un calvaire signalé sous la date de 1522. La fontaine Saint-Germain est datée de 1639 et s'accompagnait autrefois d'un lavoir.
L'intérieur présente plusieurs statues anciennes : Notre-Dame de Tréguron, une Vierge allaitante, saint Germain d'Auxerre patron de la paroisse, des statues en bois polychrome et une statue de saint Hervé en kersanton datée de la fin du XVIe siècle. Les vitraux ont été réalisés en 1917-1918 par le maître-verrier Gabriel Léglise, à la demande du révérend-père Henri Le Floch, et inaugurés le 13 août 1918 en présence de Mgr Duparc, évêque de Quimper. Parmi ces verrières, la maîtresse-vitre derrière le maître-autel représente la Passion du Christ ; un vitrail patriotique montre une religieuse donnant l'extrême-onction à un soldat agonisant, d'autres évoquent la légende de la ville d'Ys, l'histoire de la paroisse, la vie de saint Even, saint Hervé bénissant les fidèles, ainsi que des événements locaux comme l'arrestation de résistants en 1793 ou la mort de René II de Névet le 13 avril 1676.
Au XIXe siècle, Édouard Vallin a relevé plusieurs inscriptions : la porte portait la mention « J. Lucas, 1630 », le calvaire du cimetière comportait l'inscription « Hierosme Le Caro fecit 1641 » et un puits était daté de 1739. L'ensemble, modeste mais soigné, se caractérise par son clocher gothique à tourelles pyramidales, son porche gothique et l'arc de triomphe formant l'entrée du cimetière, qui en font un site remarquable du patrimoine local.
