Origine et histoire de l'Église Saint-Germain
L'église Saint-Germain est située à Mareuil-en-Dôle, dans le département de l'Aisne.
Le bâtiment a été classé au titre des monuments historiques en 1920.
Sa petite cloche a été baptisée le 11 octobre 1703 par Thomas Précour, curé de la paroisse ; le parrain fut Messire Louis Comte d'Aumale, chevalier et comte de Mont-Notre-Dame, et la marraine Dame Louise François de Bouthillier, veuve de Philippe de Clairambault, comte de Palluau (décédé le 24 juillet 1665 à Paris), fille de Léon Bouthillier.
D'après le comte Maxime de Sars (1936), l'édifice se compose d'une nef flanquée de deux bas-côtés sans fenêtres, d'un transept et d'un chœur carré.
L'ensemble mesure 26 mètres de long ; la nef fait 15,50 m, le transept 17,90 m ; la largeur de la nef est de 6,06 m et celle du chœur de 5,25 m ; la voûte du transept est posée à une hauteur de 7,88 m.
La nef, en trois travées, est datée par l'archéologue Lefèvre-Pontalis des environs de 1125 ; ses arcs en plein cintre retombent sur deux piles rectangulaires retaillées en octogone et ornées de figurines en faible relief comparées à des personnages de fibules mérovingiennes.
La nef est couverte d'un plafond.
Vers 1220, les six fenêtres en plein cintre furent remplacées par de hautes baies ogivales et le chevet fut reconstruit ; le carré du transept et le croisillon sud (actuelle chapelle de la Sainte Vierge) reçurent des voûtes d'ogives à tore aminci et des ouvertures en tiers-point, dont les nervures retombent sur des consoles à têtes humaines et sur des colonnettes ornées de crochets caractéristiques.
Le croisillon sud, sans doute endommagé par les guerres, a été refait au XVIe siècle et s'éclaire par deux larges baies à remplage flamboyant qui conservaient, jusqu'à la dernière guerre (1914-1918), des fragments de vitraux de cette époque.
Le chœur, voûté d'ogives et éclairé par trois baies, appartient au XIIIe siècle ; tout le mur du fond est occupé par un retable en pierre du XVIIe siècle, orné d'un tableau très abîmé que Moreau-Nélaton jugeait néanmoins digne d'intérêt, encadré par les statues de saint Pierre en costume papal et de saint Germain l'Auxerrois, patron de Mareuil.
Le portail en plein cintre, contemporain de la nef, présente des claveaux plats soutenus par deux colonnettes et une guirlande de fruits d'arum enlacés par des tiges ; le pignon de la nef porte une rosace à six lobes du XIIIe siècle, entourée de fleurs à quatre pétales.
Un court clocher recouvert d'ardoises, d'époque plus récente, se dresse à la croisée du transept.
Sur le dernier pilier sud de la nef se voit un bas-relief représentant un homme en costume bourgeois de la première moitié du XVIIe siècle, agenouillé devant le Christ en croix, accompagné de deux enfants et de son épouse ; une inscription partielle subsiste en dessous.
Sous le porche, deux pierres gravées plus anciennes portent des inscriptions et deux têtes de mort grossièrement esquissées.
La pierre tumulaire du curé Nicolas Corard, décédé le 30 janvier 1687, est très usée dans l'allée centrale de la nef ; on distingue encore un distique latin au bas de la dalle.
L'église conserve un lutrin du XVIIe siècle et un bâton de chantre orné d'une statuette de saint Germain ; le lutrin et le monument funéraire de Pierre Cabaret furent classés parmi les monuments historiques le 5 décembre 1902.
Le porche couvert, placé en avant de la façade au milieu du XIIe siècle, est un édicule indépendant à charpente, ouvert à l'ouest par six arcades à claveaux plats qui encadrent une porte en plein cintre garnie de deux boudins évidés et d'un rang de trous cubiques ; une colonnette centrale, flanquée de cinq fûts de colonnes retenus par des bagues de pierre à mi-hauteur, soutient l'ensemble, tandis que les graciles colonnettes aux bases aplaties portent de larges chapiteaux ornés de feuilles d'arum.
On accède au porche par un escalier ; depuis ce promenoir on domine les tombes alentour, les toits du village, la campagne et la forêt.
Étienne Moreau-Nélaton, qui admirait particulièrement ce porche, le retrouva intact après l'invasion dernière et confessa que ce lieu avait « laissé le plus de lui‑même ».
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