Origine et histoire de l'Église Saint-Germain
L'église Saint-Germain de Mont-l'Évêque est une église catholique paroissiale située au nord du village de Mont-l'Évêque, dans l'Oise, en région Hauts-de-France, inscrite aux monuments historiques par arrêté du 27 septembre 1963. Une église est attestée sur le site dès le milieu du XIe siècle, mais aucun vestige de cet édifice primitif ne subsiste. La construction de l'église actuelle est généralement attribuée à l'évêque Guérin lors de l'établissement d'une résidence épiscopale à Mont-l'Évêque au début du XIIIe siècle, mais les témoignages architecturaux de cette phase se limitent principalement à la nef et à l'ancien croisillon nord. L'édifice est fortement endommagé pendant la guerre de Cent Ans et fait l'objet d'une reconstruction importante au cours de la première moitié du XVIe siècle, période à laquelle datent notamment le chœur, ses collatéraux et le bas-côté nord. Le chœur se distingue par son élancement et par des voûtes à liernes et tiercerons, tandis que des détails sculptés soignés ornent également l'extérieur. Le clocher, de plan trapu mais soigné, est placé au sud de la nef et a été édifié en 1634 ; sa base sert aujourd'hui de sacristie. Au XIXe siècle, une décoration néogothique modifie profondément le caractère de l'intérieur, en particulier par la pose de fausses voûtes dans la nef et le bas-côté.
L'église n'est pas strictement orientée et présente un plan dissymétrique composé d'une nef de quatre travées avec un unique bas-côté au nord, d'un chœur de trois travées terminé par un chevet à trois pans, ainsi que de collatéraux clos en chevet plat. La première travée du chœur correspond à l'ancienne croisée du transept et a une hauteur comparable à celle de la nef, tandis que les deux travées orientales et l'abside dépassent nettement en hauteur. La nef est couverte d'une fausse voûte en berceau brisé, le bas-côté d'ogives aplaties et les parties orientales d'ogives véritables ; certaines voûtes comportent des liernes et tiercerons qui enrichissent le dessin des voûtes.
Le portail occidental, de style flamboyant, s'ouvre en anse de panier et est encadré de moulures prismatiques ; il est décoré de chimères sculptées et surmonté d'une fenêtre haute composée de lancettes trilobées. À l'intérieur, quatre grandes arcades en tiers-point séparent la nef du bas-côté ; deux chapiteaux des grandes arcades présentent un décor sculpté remarquable, où l'on reconnaît une colombe, une tête de chien, un dragon, un personnage, des pampres et des feuilles de chou. Le bas-côté nord offre peu d'éléments dignes d'intérêt hormis ses fenêtres flamboyantes et ses culots moulurés qui reçoivent les fausses voûtes.
Le chœur, plus élevé et plus travaillé, adopte un rythme de travées alternant une travée profonde et des travées courtes afin d'éviter la monotonie ; ses nervures prismatiques et ses piliers ondulés participent à une composition recherchée, même si certains détails présentent des maladresses d'exécution. Les fenêtres du chevet associent arc brisé et formes en plein cintre dans le remplage, contraste qui peut traduire une interruption du chantier ou des influences stylistiques multiples.
À l'extérieur, le chevet et les contreforts présentent une ornementation flamboyante faite d'arcatures, d'accolades garnies de crochets, de chimères et d'animaux fantastiques, tandis que l'appareil des murs reste inégal. Le clocher, élevé en moellons et pierres de taille, présente un étage de beffroi ajouré de baies en plein cintre, une corniche à denticules, des gargouilles sculptées et une flèche octogonale en charpente couverte d'ardoise.
Le mobilier actuel date principalement du XIXe siècle et aucun objet n'est classé au titre des monuments historiques ; la décoration et le mobilier néogothiques ont été mis en œuvre notamment par l'ébéniste Charles Buisine-Rigot, auteur de la chaire à prêcher (1879), du confessionnal (1884) et du maître-autel (1887). On note la présence d'une statue de saint Germain dans la nef et d'une Vierge à l'Enfant provenant d'une ancienne archiconfrérie au chevet du collatéral sud. L'unique cloche, dite Françoise Firmine, datée de 1747 et fondue par F. Robert et Alexis Herba, est conservée dans le clocher.
Quatre baies conservent des vitraux figurés : la baie du chevet du collatéral nord illustre la vie de la Vierge, la baie d'axe du chevet offre des scènes évangéliques et le vitrail occidental, de style Renaissance et signé Levêque (Beauvais), représente saint Louis rendant la justice ; un autre vitrail de l'atelier Levêque orne le chevet du collatéral sud et montre deux évêques en visite. L'église fait partie de la paroisse Saint-Rieul de Senlis et accueille des messes dominicales de mai à septembre, sauf le premier dimanche du mois.