Église Saint-Germain de Saint-Germain-sur-Ay dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique Eglise fortifiée

Église Saint-Germain de Saint-Germain-sur-Ay

  • 2-4 Rue des Écoles
  • 50430 Saint-Germain-sur-Ay
Église Saint-Germain de Saint-Germain-sur-Ay
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Crédit photo : ERNOUF Guillaume Saint Germinais - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise et cimetière qui l'entoure : inscription par arrêté du 12 août 1946

Origine et histoire de l'Église Saint-Germain

L'église Saint-Germain de Saint-Germain-sur-Ay, située dans le bourg du même nom dans le département de la Manche en Normandie, est un édifice catholique roman du XIIe siècle. L'église et le cimetière qui l'entourent sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 12 août 1946. Selon l'historien Lucien Musset, son origine, placée sous le patronage de Germain le Scot, s'inscrit dans le contexte de la colonisation rurale, de l'essor de l'art roman en Normandie et de l'âge d'or normand qui étendit la pratique architecturale aux prieurés et chapelles. L'édifice appartient à l'école de Lessay et illustre la rigueur normande des lignes romanes et une esthétique bénédictine dépouillée. Charles de Gerville, lors d'une visite en 1818, estimait que l'intérieur était « beaucoup plus curieux que son extérieur ne semble l'annoncer ».

La nef, les collatéraux et le chœur sont couverts par un seul grand rampant de toiture ; l'église ne présente pas de façade monumentale et s'ouvre par deux accès, l'un à l'ouest à l'extrémité de la nef et l'autre sur le côté sud de la tour fortifiée. Le clocher-tour, élevé dans la seconde moitié du XIVe siècle et couronné au XIXe siècle, est richement sculpté : il comporte huit fenêtres, dont deux en arc brisé surmontées de corbeaux à têtes grotesques, et une fenêtre orientale qui a été condamnée lors de l'adjonction des bas-côtés aux XVIIIe-XIXe siècles et intégrée à un arc en plein cintre. À l'est, la sacristie est ornée de trois sculptures : deux feuilles de marronnier du XIXe siècle sur des colonnettes et une fausse porte de type antique appuyée sur une coquille Saint-Jacques, signe des pèlerinages vers Compostelle et du relais qu'offrait jadis le lieu aux pèlerins de Jersey, d'Angleterre et de Normandie. Selon Robert-Jacques Thibaud, cette porte sculptée peut être tantôt l'image du Christ « à la porte », tantôt une figuration plus antique du passage des âmes.

Le chœur rectangulaire roman du XIIe siècle, formé de deux travées carrées et séparé de la nef par un arc en plein cintre, est voûté par deux croisées d'ogives à clé simple, un schéma roman ou proto-gothique caractéristique des petites églises cotentines de l'école de Lessay. Les bas-côtés ont été ajoutés au XVIIIe siècle. L'édifice est particulièrement riche en sculpture romane : une vingtaine de personnages de l'âge roman figurent sur les chapiteaux, aux côtés de lions, de diables, de serpents et de motifs végétaux et géométriques.

Au droit du chœur, deux chapiteaux contrastent : l'un montre deux pêcheurs repentants, mains à la bouche, et l'autre oppose deux lions affrontés, figures protectrices évoquant la vigilance du lion selon le Physiologus. D'autres chapiteaux isolés mettent en scène le diable sous deux traits distincts : un démon au sourire grimaçant aux cornes en forme de crochets, figuré comme tentateur, et un diable tête renversée libérant deux serpents menaçants qui débordent du cadre sculpté, signalant la présence envahissante du mal. Cinq personnages encapuchonnés, symboles de maîtrise spirituelle et rappel probable de la présence bénédictine, se répartissent sur plusieurs chapiteaux ; deux d'entre eux, séparés par une balance, ont été interprétés par Robert-Jacques Thibaud comme une scène du Jugement dernier.

Les chapiteaux comportent également des motifs naturalistes et décoratifs : fleur de lys, plantes grasses, bourgeons ou crochets et entrelacs ou motifs de vannerie. Avant l'édification des bas-côtés, certains modillons se trouvaient à l'extérieur et furent englobés lors des travaux des XVIIIe-XIXe siècles ; sur le versant nord figurent notamment une croix en sautoir, une croix latine dans un médaillon et un calice, tandis que d'autres modillons montrent un bouclier, un parchemin ou un visage. Sur le versant sud, jusqu'au XIXe siècle, douze personnages visibles ont été associés à la représentation des apôtres selon l'ordre du canon de la messe décrit par Viollet-le-Duc, avec parfois la substitution d'un évangéliste, et l'un des modillons présente une figure à crinière proche de la représentation allégorique de Marc.

La nef aveugle à collatéral de la fin du XIIe siècle se compose de trois vaisseaux : une allée centrale de dix-huit mètres bordée de deux bas-côtés voûtés en berceau et divisée en cinq travées reposant sur de grosses piles carrées et de larges arcs en plein cintre, décorés seulement d'une imposte intérieure. La façade occidentale ouvre par un large oculus et deux étroites fenêtres romanes, tandis que les côtés sont éclairés par quatre fenêtres munies d'armatures en fer forgé ; une porte condamnée dans le mur nord donnait autrefois accès à l'ancien prieuré et un autel à encadrement sculpté est intégré dans l'épaisseur du mur. La voûte en bois actuelle, construite en 1954, masque les fenêtres hautes de la nef qui subsistent au-dessus des arcs et restent accessibles depuis les combles ; les restaurations du milieu du XXe siècle ont fait apparaître des peintures murales et des blasons armoriés laissés par des bienfaiteurs. La dernière peinture encore visible est une croix de consécration tréflée ornée de fleurs de lys, vestige du rituel épiscopal matérialisé par la peinture des piliers.

Le clocher-tour, pourvu de faux mâchicoulis purement décoratifs, faisait partie d'un réseau d'églises fortifiées du Cotentin destinées à surveiller et à alerter les populations lors des incursions ; sa position à treize mètres au-dessus du niveau de la mer permettait de contrôler les mouvements dans le havre et sur le canal reliant la côte au Jersey. Sur la façade ouest, à plus d'1,70 m du sol, un graffiti nautique représentant un bateau à deux mâts avec voiles et beaupré est interprété comme un ex-voto scénique, témoignage des marins remerciant la protection céleste après un naufrage.

Le mobilier comprend deux objets classés au titre des monuments historiques : une Vierge à l'Enfant du XVe siècle d'inspiration picarde et flamande et des fonts baptismaux romans ; l'église conserve en outre un retable baroque, un maître-autel du XIXe siècle, des statues de saint Germain, saint Lô et saint Nicolas du XIXe siècle, un tableau du Sacré-Cœur du XIXe siècle et une verrière du XXe siècle de l'atelier Mauméjean. Dans le cimetière, trois éléments figurent à l'inventaire supplémentaire du mobilier classé : une tombe médiévale tectiforme et cruciforme en pierre calcaire, déplacée de l'intérieur vers l'extérieur et sans inscription visible ; un calvaire en granit avec emmarchement quadruple daté du XVIIe siècle ; et la tombe du curé Adrien Dugué, en calcaire du XVIIIe siècle, protégée par un massif de maçonnerie et portant l'inscription : "ICI GIST LE CORPS DE MR ADRIEM DEGUE MOULT AGE DE 63 ANS CURE DE CE LIEU DECEDE LE 28 AOUT 1737 PRIEZ DIEU POUR SON AME PATER ET AVE".

Liens externes