Origine et histoire de l'Église Saint-Germain
L'église paroissiale Saint-Germain, située à Saint-Germain-sur-Vienne (Indre-et-Loire), est classée au titre des monuments historiques depuis 1908. L'édifice est en grande partie construit au XIIe siècle mais conserve des vestiges d'édifices antérieurs, notamment des remplois carolingiens et une assise de petit appareil attribuée au Xe siècle. Grégoire de Tours rapporte que l'évêque Injuriosus, en poste de 529 à 546, fit édifier à Saint-Germain-sur-Vienne une basilique pour accueillir des reliques de Germain d'Auxerre, et des éléments datés des VIIIe ou IXe siècles suggèrent une occupation postérieure à cette basilique. L'église est mentionnée pour la première fois dans les sources en 1129 ; une sacristie y a été ajoutée au XIXe siècle et un retable date du XVIIIe siècle.
Construite sur les terrasses basses de la rive gauche de la Vienne, près de la route longeant la rivière et à environ 2 km au nord‑ouest du chef‑lieu communal, l'église suit l'inclinaison du coteau : la nef regarde le nord‑ouest et le chœur le sud‑est. L'édifice présente une voûte en berceau brisé nervurée, avec des lunettes sur un côté, tandis que la nef est couverte d'une voûte de type angevin du XIIIe siècle ; la plupart des clés de voûte sont décorées. La nef compte trois travées et mesure 29 mètres de long ; la première travée, abritée par un préau, n'est pas voûtée et contient le portail. Le mur gouttereau nord de cette première travée conserve les plus anciens éléments : blocs carolingiens en remploi et assises du Xe siècle sur une hauteur d'environ trois mètres.
Les deux travées orientales de la nef sont voûtées et conduisent à un chœur sans transept, de même largeur que la nef, terminé par un chevet plat percé de deux baies en plein cintre. Le clocher, adossé à la seconde travée au nord, est de plan carré ; son beffroi est percé d'ouvertures sur les quatre faces et il s'élève en une flèche en pierre.
Les blocs remployés encadrant l'entrée sont gravés d'entrelacs, de palmes et d'un lion, éléments qui correspondent probablement à des métopes de corniche ou à des décors de façade. Le mur nord de la nef porte de nombreux graffiti, certains représentant des bateaux et d'autres des outils de vignerons. De part et d'autre du portail, deux pierres d'attente des morts — dalles d'ardoise reposant sur des supports en pierre — témoignent d'un usage liturgique lié à la bénédiction des cercueils avant les offices. Enfin, deux retables, deux tableaux d'autel et deux statues sont protégés en tant qu'objets au titre des monuments historiques.