Origine et histoire de l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois
L'église Saint-Germain-l'Auxerrois est une église catholique située au centre-ville de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), dédiée à saint Germain d'Auxerre et relevant du diocèse de Nanterre. Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 19 octobre 1928. L'édifice est mentionné dès 982 ; les parties les plus anciennes, situées à l'extrémité nord-est derrière le clocher, remontent probablement à la fin du Xe siècle. La nef et le clocher ont été édifiés à la fin du XIe siècle, le dernier étage du clocher ayant été élevé vers 1120-1130. Au cours du XIIe siècle, le chœur a été reconstruit et une chapelle sud érigée, le collatéral sud remontant à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle ; le collatéral nord-est date du XIXe siècle. En 1504, l'église a été réaménagée avec la construction de la chapelle nord et de l'escalier du clocher. La charpente a été posée en 1844 et l'édifice a subi plusieurs campagnes de restauration, la plus récente datant de 1964. Lors de travaux dans le chœur avant 1732, on découvrit dix à douze tombeaux plâtrés contenant des pots en terre grise à fines bandes rouges remplis de cendres et de charbon, parfois accompagnés d'une petite fiole ; des pots semblables furent trouvés dans d'autres cercueils de l'ancien cimetière situé à environ 560 mètres du village. Pierre de Clairambault remit un exemplaire à l'Académie, accompagné d'une plaque de cuivre trouvée sur un os, et conserva dessins et plans des pièces et des lieux de découverte. Parmi les personnalités liées à l'église figurent Adèle d'Osmond, Sully Prudhomme, Emmanuel Mounier et Henri-Irénée Marrou. La porte d'entrée au nord, refaite en 1807, porte un fronton sculpté représentant saint Germain l'Auxerrois entouré de saint Loup de Troyes et de sainte Geneviève. La nef, partiellement romane, a été remaniée au XIIIe siècle et surélevée lors de l'agrandissement du chœur. Le chœur, de plan carré et gothique, date du troisième quart du XIIe siècle et a été restauré en 1964. Les chapiteaux à crochets des piles du clocher, au nord du chœur, sont sculptés de personnages et d'animaux aux traits marqués, dont un personnage portant un sac de serpents, des souffleurs de cors, des quadrupèdes affrontés et des oiseaux. Sur le pilier sud de la nef subsiste une litre funéraire issue du blason de Nicolas de Malézieux, seigneur de Châtenay. La chapelle nord actuelle, voûtée d'ogives, conserve une clé de voûte datée en caractères gothiques et fut réalisée en 1504, en même temps que l'escalier du clocher. Le clocher, daté des XIe et XIIe siècles, est organisé en trois étages desservis par un escalier en vis en châtaignier : le rez-de-chaussée à voûte d'arête et le deuxième étage appartiennent au XIe siècle, ce dernier percé d'une baie par face et pourvu d'une corniche à modillons, tandis que le troisième étage, élevé entre 1120 et 1130, présente deux baies géminées par face, colonnes, contreforts et chapiteaux sculptés dans le style des clochers romans d'Île-de-France et de Normandie. Les fonts baptismaux en marbre datent du XVIIe siècle et ont été déplacés à plusieurs reprises. Un petit orgue du facteur Patrick Collon, installé en 1985, comprend notamment les jeux Bourdon 8', Flûte 4', Prestant 4', Doublette 2', une Sesquialtera en deux rangs et une Cymbale en trois rangs ; il est doté d'un tremblant et d'une tirasse permanente. L'organiste mentionnée est Véronique Bommier. Parmi les curés figurent en 1807 Le Noble (desservant) ; en 1842 Étienne L'Hôtelain, né en 1803, ordonné en 1832, nommé curé de Châtenay-Malabry le 13 juillet 1842 et décédé le 14 mai 1860, qui fit appel aux sœurs de Saint-Vincent-de-Paul en 1858 et participa à l'installation du presbytère ; et en 1913 A. Liégeois, ancien vicaire de Saint-Gilles de Bourg-la-Reine. Nicolas de Malézieu (1650-1727) est inhumé dans la nef et le cœur de son fils Jacques Louis de Malézieu, mort à 21 ans, y a également été déposé.