Origine et histoire de l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois
L'église Saint‑Germain‑l'Auxerrois est une église catholique paroissiale située à Presles, dans le Val‑d'Oise. Elle conserve des éléments anciens liés à sa donation au prieuré Saint‑Martin‑des‑Champs vers le milieu du XIIe siècle ; les plus anciens sont visibles dans la chapelle Saint‑Joseph au nord du chœur. Pour l'essentiel, l'édifice actuel résulte d'une reconstruction à partir de la fin du XVe siècle et du milieu du XVIe siècle dans un style gothique flamboyant, le clocher étant de facture gothique du XIVe siècle et la façade datant de 1876. Le plan est dissymétrique et sans transept : une nef de trois travées accompagnée d'un unique bas‑côté sud, un chœur de deux travées suivi d'une abside à cinq pans, la chapelle de la Vierge au sud, une chapelle Saint‑Joseph au nord et un clocher placé au nord de la dernière travée de la nef. La nef et le bas‑côté, de facture modeste, ne sont pas voûtés et sont couverts de fausses voûtes en berceau en bois plâtré, tandis que le chœur et la chapelle de la Vierge sont soigneusement bâtis et voûtés d'ogives. L'architecture mêle motifs flamboyants et éléments de la Renaissance : on relève des piliers ondulés et des chapiteaux flamboyants, des arcs‑doubleaux retombant sur des chapiteaux corinthiens et des voûtes en anse de panier. La chapelle de la Vierge se distingue par un réseau flamboyant, des frises sculptées représentant personnages pittoresques, animaux souvent fantastiques et écussons, ainsi que par deux clés de voûte et des niches à statues ornées de dais découpés. On note aussi le soubassement rectangulaire de l'abside, des sculptures de chimères et de créatures fantastiques sur les archivoltes, et des clés de voûte peintes portant notamment les armes de la famille de Nicolaï, seigneurs de Presles. La chapelle Saint‑Joseph présente des vestiges très anciens, peut‑être romans, comme un pilier cylindrique au chapiteau fortement dégradé, et des voûtes d'arêtes qui traduisent la complexité des campagnes de construction. Le clocher, sobre et essentiellement gothique, culmine à 35 mètres ; il se compose d'une base, d'un étage intermédiaire, d'un beffroi et d'un toit en ardoise, ses substructions remontant aux périodes anciennes. Le mobilier attire l'attention : vingt‑deux stalles achetées à Saint‑Cloud au XIXe siècle, dont six miséricordes de réemploi du XVIe siècle représentant métiers, scènes allégoriques et animaux, un maître‑autel en fonte présenté à l'Exposition universelle de 1867, une cuve de chaire du XVIIe siècle, des fonts baptismaux en marbre du XVIIIe siècle, des statues en bois polychrome et une statuette de la Vierge conservée en sacristie. L'église possède également neuf tableaux de provenances et datations diverses et des vitraux datés de 1863 à 1892, offerts par des paroissiens et réalisés notamment par les ateliers d'Antoine Lusson et les ateliers Luchon. Une nécropole mérovingienne a été mise au jour sous le parvis lors des fouilles menées en 1974, attestant une fréquentation ancienne antérieure à la première mention documentaire. L'édifice a connu de nombreuses interventions : reconstitution du portail méridional en 1975, révision de l'orgue entre 1970 et 1975, et une restauration d'ensemble engagée par la municipalité à partir de 2012, conduite en plusieurs campagnes jusqu'à la fin prévue pour 2018. La façade occidentale et la nouvelle sacristie du XIXe siècle ont été financées par Auguste Potron et réalisées d'après le projet de l'architecte Léopold Hardy, le tympan ayant été sculpté par Arsène Letellier en 1876. L'église Saint‑Germain est protégée au titre des monuments historiques par un arrêté du 16 juin 1926. Sur le plan paroissial, la dévotion à saint Germain est très ancienne, la paroisse a été réaffectée aux différents diocèses régionaux depuis la Révolution et les messes dominicales y sont en principe célébrées chaque dimanche à 10 h 30.