Origine et histoire de l'Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais
L'église Saint‑Gervais‑et‑Saint‑Protais se dresse dans le bourg d'Hambers, en Mayenne, au croisement des routes départementales 236 et 241. L'édifice est partiellement inscrit aux monuments historiques depuis 1954. Datant du XIIe siècle, il conserve des architectures romanes remaniées aux XVe et XVIIe siècles ; la dernière pierre du chœur, décidée par l'abbé Jean Nourry, a été posée en 1684. Un inventaire prévu le 12 février 1906 n'a été réalisé que le 22 février devant environ 400 personnes ; les hommes attendaient l'agent devant l'église tandis que les femmes se tenaient à l'intérieur, et l'agent, peu rassuré malgré la présence des gendarmes, a mené l'opération de façon précipitée, avant l'heure prévue. L'originalité extérieure de l'édifice tient à son clocher‑campanile, renforcé par des contreforts et un cintre intermédiaire, type exceptionnel dans la région. À l'intérieur, l'église conserve des stalles sculptées du XVIe siècle et un maître‑autel daté de 1691 ou 1696, signé François Langlois, intégré à un retable pourvu d'une balustrade en marbre et de statues en terre cuite représentant saint Gervais et saint Protais, saint René, saint Étienne et une Vierge à l'Enfant. Le tableau central du retable représente l'Ascension ; le tabernacle est de même facture. La nef abrite des statues de saint Joseph et de sainte Barbe. Un autre autel, dédié à saint Eustache et de style Renaissance, a été édifié vers 1530 aux frais d'un prêtre originaire de la paroisse, Eustache de la Haie, issu d'une famille noble ; l'abbé Angot le juge remarquable. Cet autel présente trois arcatures en plein cintre, surmontées d'architraves et de frontons triangulaires soutenus par de petits pilastres superposés disposés dans l'entre‑deux des arcades, tandis que le gradin forme une murette continue reliant les arcatures. La sculpture décorative comporte, sur les gradins, les armoiries des donateurs et des cartouches allongés ; sur les pilastres figurent calices, ciboires, chandeliers et livres suspendus par des lacs et entremêlés de feuillages d'ornement. Des cartouches, chargés d'un cœur et d'instruments de la Passion, occupent le centre des frontons dont les rampants sont ornés de volutes en S. L'abbé Angot y voit la main des artistes qui ont travaillé, à la même époque, à la galerie du château du Rocher de Mézangers. L'autel est en outre agrémenté d'inscriptions latines tirées de saint Bernard. Parmi les éléments remarquables de l'église figurent l'autel de saint Eustache, le retable du maître‑autel et les stalles sculptées.
