Église Saint-Gilles de Fleurines dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Architecture gothique flamboyant

Église Saint-Gilles de Fleurines

  • Le Bourg
  • 60700 Fleurines
Église Saint-Gilles de Fleurines
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Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. D 156) : inscription par arrêté du 30 mai 1978

Origine et histoire de l'Église Saint-Gilles

L'église Saint‑Gilles de Fleurines (Oise) est une église catholique paroissiale située sur l'un des chemins de Compostelle ; elle succède à un édifice du XIIe siècle dont subsistent notamment le clocher latéral de style roman, probablement tronqué, et peut‑être des contreforts d'angle au sud‑est. Le bâtiment actuel, de style gothique flamboyant, présente les caractéristiques du premier quart du XVIe siècle et se distingue par une grande homogénéité qui témoigne d'un avancement rapide du chantier. Son plan est simple et rectangulaire : il s'agit d'une église à double vaisseau presque symétrique, de cinq travées, se terminant par un chevet plat, ce qui la rapproche du type d'église‑halle et en fait un représentant rare dans le nord de l'Île‑de‑France historique. L'architecture est volontairement sobre : l'effort décoratif se concentre principalement sur le portail principal et les réseaux flamboyants des fenêtres, tandis que le décor sculpté intérieur est réduit au portail, à deux chapiteaux, à quatre culs‑de‑lampe implantés dans les angles et à trois clés de voûte. Les voûtes sont d'ogives dont les nervures présentent un profil rustique et les arcs formerets font défaut, sans pourtant compromettre la qualité d'exécution.

L'édifice est situé dans la forêt d'Halatte, au cœur du parc naturel régional Oise‑Pays de France, sur la commune de Fleurines, près de l'ancienne RN 17 (RD 1017, rue du général de Gaulle), en vis‑à‑vis de la mairie ; la façade occidentale donne sur la rue et un parvis dégagé précède les deux portails. Au sud se trouve un grand parking correspondant à l'ancien cimetière transféré en juin 1840, tandis que la rue de l'Église longe l'élévation septentrionale ; le chevet est en revanche presque immédiatement bordé par des murs de jardins privés et est donc peu visible.

La tradition locale attribue à l'origine le premier vocable à saint Jacques, en lien avec le chemin de Compostelle, et suggère que des bâtisseurs revenus du pèlerinage ont contribué à la construction. Saint Gilles apparaît dans la dévotion locale au milieu du XVIIe siècle et finit par être considéré comme patron sans dédicace formelle ; après la dissolution du prieuré Saint‑Christophe‑en‑Halatte en 1791, la paroisse hérite du vocable de l'église désaffectée de Saint‑Christophe, si bien que l'église porte parfois un triple vocable rendu compte par des auteurs locaux. La fondation de la paroisse n'est pas précisément connue mais elle relève visiblement d'un démembrement de la cure de Saint‑Christophe, le prieuré ayant été collateur de la cure sous l'Ancien Régime ; les archives citent trois curés antérieurs au XVIe siècle.

L'analyse stylistique attribue l'essentiel de l'édifice au XVIe siècle, tandis que le clocher paraît plus ancien ; la clef de voûte de la deuxième travée nord porte le millésime 1419, interprété dans les recherches comme lié à une bénédiction antérieure et peut‑être inscrit lors d'interventions postérieures. Un marché de 1520 mentionne la réalisation du grand portail, et des actes et procès‑verbaux des XVIIe et XVIIIe siècles documentent des travaux et réparations du clocher et des aménagements intérieurs ; un vol de mobilier liturgique a marqué la paroisse en octobre 1716. Pendant la Révolution, l'église fut apparemment transformée en Temple de la Raison, vestige encore perceptible sous la forme d'une statuette en pierre placée au revers du tympan du portail principal. Le mobilier a été largement reconstitué par dons au XIXe siècle : on signale notamment un Christ en croix de 1808, la restauration du sanctuaire en 1809, la remise en état du maître autel en 1829 par Durossoy, et d'importants travaux menés entre 1875 et 1895 qui ont doté l'édifice de vitraux, dont des verrières ornementales du vaisseau nord fournies en 1890 par Buteau‑Goulet (Noyon) et des verrières figurées du vaisseau sud, dont celles de saint Jacques et de saint Hubert, réalisées en 1891 par l'atelier Avenet (Paris). L'église est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 30 mai 1978.

L'édifice, régulièrement orienté avec une légère déviation vers le nord‑est au chevet, est couvert d'une toiture unique à deux rampants en ardoise et coiffé d'un clocher carré cantonné d'un étage de beffroi et surmonté d'une flèche octogonale en charpente ; la sacristie est accolée au chevet du vaisseau sud. Les deux vaisseaux, d'une largeur et d'une hauteur modestes, sont voûtés en ogives et séparés par une enfilade d'arcades moulurées d'une double doucine se fondant sur des piliers monocylindriques reposant sur de hauts socles octogonaux ; les tailloirs sont octogonaux et les chapiteaux, en faible hauteur, adoptent le parti d'une frise ou présentent des sculptures de feuillages et de pampres mêlés à des chimères pour certains exemplaires, tandis que d'autres restent non sculptés ou préparés pour la sculpture. Certains piliers engagés sont aplatis et se rapprochent de pilastres lisses, particularité peu répandue localement. Dans les quatre angles intérieurs, des culs‑de‑lampe sculptés prennent la place de piliers et figurent respectivement un personnage supportant la voûte avec un phylactère, un ange aux ailes déployées tenant un phylactère, un pélican et deux feuilles de chou. Les clés de voûte décorées sont au nombre de trois, dont une comportant l'écusson portant le millésime 1419.

À l'extérieur, la façade occidentale, le clocher, les deux dernières travées sud et le pignon du chevet sont appareillés en pierre de taille tandis que le reste des élévations se compose de moellons enduits ; la façade conserve une symétrie relative malgré l'asymétrie des portails et présente un contrefort central, des oculi à remplage en forme de quatre‑feuilles et des acrotères aujourd'hui érodés. Le portail droit, plus riche, offre un tympan ajouré au remplage original ; son trumeau porte une console sculptée de feuillages et des clochetons appliqués, et les niches latérales sont surmontées de petits gâbles aux rampants ornés de crochets et coiffés d'une coquille Saint‑Jacques, motif répété mais non nécessairement lié au pèlerinage. Les élévations latérales sont renforcées par des contreforts à retraites et une corniche profilée ; des baies romanes du clocher sont aujourd'hui bouchées, et les aménagements de ce dernier laissent entendre des remaniements postérieurs à son premier état roman.

Le mobilier est en grande partie d'origine XIXe et sans particularité, mais l'église conserve un tableau classé au titre objet : une huile sur toile représentant saint Sébastien soigné par sainte Irène, attribuée à un maître anonyme d'école bolonaise (ou peut‑être vénitienne ou florentine) du XVIIe siècle, réduite lors d'une restauration du XIXe siècle et classée depuis novembre 1912. On signale encore la statuette de la Déesse Raison provenant de la période révolutionnaire, un large bas‑relief polychrome représentant la Cène, un bas‑relief d'un retable montrant la colombe du Saint‑Esprit, ainsi que quelques tableaux qui sont des copies d'œuvres célèbres.

Aujourd'hui l'église fait partie de la paroisse Sainte‑Maxence de Pont‑Sainte‑Maxence et les messes dominicales anticipées sont célébrées le deuxième et le quatrième samedi du mois à 18h30 de septembre à juin.

Liens externes