Origine et histoire 
L'église Saint-Gobrien, située à Morieux dans les Côtes-d'Armor, est dédiée à saint Gobrien, évêque de Vannes au VIIIe siècle, et a été inscrite aux Monuments historiques le 9 octobre 1989 puis classée le 17 février 1995. D'origine romane, son édification est attribuée à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle, mais cette datation fait l'objet de débats. Des fouilles réalisées en 1998 ont montré que le chœur primitif était légèrement plus étroit que la nef, avec un retrait vers le nord, et n'ont pas permis de préciser la forme du mur oriental. L'édifice a été élargi au cours du XVe siècle par l'adjonction de collatéraux et d'une chapelle latérale au nord, la porte sud datant également de cette période ; des travaux de reprise en sous-œuvre sont signalés autour des années 1400 et dans la seconde moitié du XVe siècle. L'église a ensuite été remaniée aux XVIIe siècle et restaurée à plusieurs reprises, en 1899, pour l'extérieur de 1992 à 1994 et pour l'intérieur de 1995 à 2002. Une campagne de restauration en 1993 a mis au jour des traces de peintures sous les enduits de l'arc diaphragme, découverte qui a contribué au classement de l'édifice en 1995, et les travaux de 1998 ont révélé un décor peint couvrant près de 450 mètres carrés. De plan en tau, l'édifice juxtapose des parties romanes et gothiques ; les éléments romans comprennent notamment le pignon occidental, les élévations nord et sud et l'arc diaphragme séparant la nef du chœur. Les murs sont bâtis en granite et en poudingue ferrugineux, dit localement "Renard", et la façade ouest, caractéristique de l'architecture romane bretonne, est flanquée de quatre contreforts en grès rouge, les deux centraux étant réunis par un massif percé d'une porte en plein cintre à deux rouleaux. Sur le mur sud, une porte gothique en arc brisé à voussures multiples repose sur des colonnettes engagées aux chapiteaux sculptés et s'appuie sur un mur bahut ; à la jonction de la nef et du chevet se dresse un clocher en charpente rectangulaire à toiture pyramidale. Le chevet gothique, plat et plus large que la nef, est percé de trois baies à remplages séparées par des contreforts maçonnés. La longue nef à vaisseau unique, conservant une charpente et mesurant environ 22 × 6,9 m, a peu été modifiée ; elle est percée de fenêtres en plein cintre hautes, une baie gothique ayant été ouverte dans le mur sud et, côté nord, deux arcs brisés s'ouvrent sur une chapelle latérale. L'arc diaphragme brisé qui sépare la nef du chœur est encadré de colonnes engagées d'origine romane laissées en débord lors de l'élargissement gothique ; l'une de ces colonnes porte un chapiteau sculpté de deux masques aux angles supérieurs, dont la facture archaïque renvoie à une phase romane ancienne. Le chœur, profondément remanié aux XIVe et XVe siècles et large d'environ 6,10 m, est couvert en charpente, s'achève par un chevet plat éclairé par une grande fenêtre à remplage et s'ouvre au nord et au sud sur de bas collatéraux voûtés d'un demi-berceau en charpente. L'architecture intérieure est largement ornée de peintures murales datées des XIIe, XIIIe, XVe et XVIIe siècles, mêlant motifs décoratifs, frises et scènes figuratives. Dans la nef figurent des épisodes de la vie du Christ — Nativité, Présentation au Temple, Baptême, Tentation et Crucifixion — peints aux XIIIe et XIVe siècles sur le mur sud et l'arc diaphragme, tandis que le mur nord comporte des scènes du XVIIe siècle comme le Couronnement d'épines, la Mise au tombeau et la Descente aux Enfers. Le chœur est principalement décoré au XVe siècle par un cycle sur la Passion (lavement des pieds, Cène, Jardin des Oliviers, flagellation) ; on relève aussi de nombreuses scènes de saints (les martyrs de sainte Lucie et de saint Étienne dans la nef, saint Christophe dans le bas-côté sud, saint Michel dans le chœur) et un calendrier agricole du XIVe siècle à l'intrados de l'arc triomphal. Le cimetière conserve une croix de 1875 issue des ateliers Yves Hernot, deux tombes de prêtres proches datant respectivement de 1877 (ateliers Le Grand, tombe de Jean Millet, recteur de Morieux) et de 1903 (ateliers J. Balavoine, tombe de l'abbé Hippolyte Duchesne), ainsi qu'une ancienne croix de placître du XVIIe siècle déplacée.