Origine et histoire de l'Église Saint-Grégoire des Minimes
La chapelle des Minimes, ou église Saint‑Grégoire des Minimes, est située rue de la Préfecture à Tours, à côté du lycée Descartes ; elle accueille le rite tridentin. Les minimes, déjà présents à La Riche au couvent de Jésus‑Marie fondé en 1489, achetèrent en 1619 un vaste terrain à Tours pour y établir une infirmerie. Après autorisations ecclésiastiques et municipales, ils prirent possession du site en 1621 ; la plantation de la croix eut lieu le 15 août 1621 en présence de la reine Marie de Médicis. Les travaux commencèrent en octobre 1626 et la première pierre de l'église fut posée en 1627. En décembre 1628, une crue de la Loire provoqua l'effondrement du mur nord ; à la reprise, le plan fut modifié et trois chapelles latérales furent ajoutées. Le gros œuvre fut achevé vers 1630 et l'église fut consacrée en 1635 par Mgr Victor Le Bouthillier. Le couvent et l'église furent confisqués puis vendus comme biens nationaux lors de la Révolution ; ils furent acquis par le négociant Pierre Bucheron, qui transforma le couvent en résidence et utilisa l'église comme entrepôt. Au milieu du XIXe siècle, les bâtiments passèrent dans des usages militaires : ils furent loués puis acquis par l'État, qui fit du site l'Hôtel du Grand Commandement et fit démolir la plupart des constructions, excepté l'aile est, pour édifier un nouvel hôtel sur les anciennes fondations ; des travaux débutèrent en 1859. Le lycée impérial, voisin, acquit l'église en 1856 pour en faire sa chapelle ; après restauration elle fut bénie en 1857 et restaurée en 1860 par l'architecte Gustave Guérin. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1919. En octobre 1981 une famille tourangelle acheta l'église et la mit à la disposition de la Fraternité sacerdotale Saint‑Pie‑X pour y rétablir le culte catholique traditionnel ; elle reprit alors le nom de Saint‑Grégoire des Minimes et fut rouverte au culte. La façade occidentale présente un décor baroque notable. L'intérieur conserve un ensemble de boiseries remarquables exécutées entre 1677 et 1679 par trois menuisiers et deux ébénistes, parmi lesquels Antoine Audric et Cot Taboué, qui deviendront frères minimes en 1679. On y trouve notamment un baldaquin en chêne sculpté du XVIIe siècle. L'église comporte trois chapelles latérales dotées de retables et de statues représentant la Vierge, sainte Anne et saint Joachim.