Origine et histoire de l'Église Saint-Hermeland
L'église Saint‑Hermeland est un lieu de culte catholique situé à Saint‑Herblain, en Loire‑Atlantique, dédié à Hermeland d'Indre. Datant du XVe siècle, elle est l'une des rares églises gothiques de l'agglomération nantaise. Conçue initialement sur un plan de croix latine asymétrique, son chevet plat témoigne de l'influence de l'architecture anglaise répandue en Bretagne. Le clocher en charpente recouvert d'ardoise, surmonté d'une flèche octogonale, repose sur les piliers du transept nord. À l'extérieur, une croix en granit et tuffeau, érigée dès le XVe siècle sur l'emplacement d'un ancien cimetière, marque la face méridionale. L'édifice a été remanié aux XVIIIe et XIXe siècles, avec l'agrandissement de la nef, la reconstruction d'un collatéral et la réalisation du chœur et des sacristies, puis modifié à la fin du XIXe siècle. La voûte en berceau polychrome en chêne date du XVe siècle et sa décoration, composée notamment de têtes de dragons, lui confère un caractère singulier. Le confessionnal, le maître‑autel, l'autel de la Vierge et la statue de saint Hermeland sont du XIXe siècle ; la niche abritant la statue contient des reliques du saint. Les vitraux bleus, détruits lors du bombardement du 16 septembre 1943, ont été reconstitués à partir de fragments à partir de 1987 et relatent des épisodes de la vie d'Hermeland, dont sa présentation à la cour du roi de Neustrie. Aujourd'hui, l'église mesure 87 mètres de long et 14 mètres au maximum de largeur, ses murs dépassant 8 mètres ; elle comprend un vaisseau central flanqué de deux collatéraux, un transept, un chœur et deux sacristies. L'autel néogothique en marbre et pierre a été réalisé en 1889‑1890 par le sculpteur local Thomas Vallet ; son bas‑relief évoque la Cène au centre, le baptême du Christ à droite et les quatre évangélistes à gauche. Le confessionnal, acheté par le conseil de fabrique en 1816, est en bois sculpté et présente un décor néoclassique composé d'un fronton triangulaire soutenu par deux colonnes et de parties latérales en plein cintre. Des statues en bois sculpté et peint datant de 1831, exécutées dans un style néoclassique, représentent notamment Catherine d'Alexandrie et saint Hermeland et remplacent des statues plus anciennes. Le couvrement lambrissé présente des peintures azurées et des ornements rouges et or, avec des éléments de charpente apparents et des engoulants sculptés en têtes de dragon ; le vaisseau central porte des litanies mariales tandis que les vaisseaux latéraux imitent des croisées par moulures et peintures. Le retable côté nord est en bois sculpté et peint, l'autel en pierre imitant le marbre ; la niche centrale accueille le groupe sculpté dit « Éducation de la Vierge » représentant sainte Anne et Marie enfant, encadré de colonnes corinthiennes et d'ornements baroquisants ; l'original daterait du XVIIe siècle et a été réparé en 1785, une copie ayant pu être réalisée au début du XIXe siècle. Le retable de la Vierge, exécuté en 1839 par Louis Thomas avec la statue et les caissons réalisés en 1841 par Henri‑Hamilton Barrême, est en bois et plâtre sculpté peint ; il présente une Vierge à l'Enfant entourée de quinze médaillons hexagonaux illustrant les mystères du rosaire. La chaire en chêne, livrée en 1815 et peut‑être réalisée par Barrême d'Ancenis, porte quatre panneaux représentant les évangélistes. L'église conserve également une série de neuf médaillons et six grandes toiles marouflées collées sur les murs, restaurées en 2022‑2023, qui représentent des saints locaux et complètent les travaux d'agrandissement du XIXe siècle ; l'une des toiles montre saint Louis tenant la Sainte Couronne. Construite à la fin du Moyen Âge dans le contexte de reconstruction des églises du duché de Bretagne, l'édifice a été implanté sur un léger promontoire pour se protéger des crues de la Loire et a été bâti avec du granit pour les murs et du tuffeau pour les ornements. En 1848, le retour des reliques de saint Hermeland a renforcé la dévotion locale ; l'abbé Cherel a fait agrandir l'église dans les années 1860 et son successeur Prosper Gabarit a fait reconstruire le chœur en 1880. Le caractère rural de la commune jusqu'aux années 1960 a contribué à préserver l'église tandis que d'autres édifices médiévaux de l'agglomération ont été démolis et reconstruit au XIXe siècle. Le parvis et la place attenante ont été rénovés en 2022. L'église fait partie depuis 2003 de la paroisse Saint‑Hermeland, composée de deux églises et intégrée à l'ensemble paroissial Bienheureux Jean XXIII – Saint Hermeland dans la zone pastorale Nantes‑Ouest du diocèse de Nantes ; le père Célestin Ringeard y fut vicaire en 1962. Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1925, elle a vu un ensemble d'éléments fixes et de mobiliers inscrit au titre des monuments historiques en 2024, comprenant notamment le maître‑autel, quatre statues, les autels‑retables de Sainte‑Anne et de la Vierge, la chaire, le confessionnal et l'ensemble des toiles marouflées. L'église est mentionnée dans l'ouvrage de 1899 Panorama des rives de Loire, Voyage de Nantes à Saint‑Herblain, d'Eugène Orieux.