Origine et histoire de l'Église Saint-Hilaire
L'église Saint‑Hilaire de Brucheville est un édifice catholique situé sur le territoire de l'ancienne commune de Brucheville, commune déléguée de Carentan‑les‑Marais, dans le département de la Manche, en Normandie. Elle relève de l'ancien diocèse de Coutances. La nef présente des vestiges d'appareil en arêtes de poisson attribués au XIIe siècle. Le clocher roman, daté de la deuxième moitié du XIIe siècle, est placé entre le chœur de deux travées de style gothique et la nef remaniée au XVIIIe siècle, qui a fait l'objet du percement de grandes baies. Le portail occidental et le chœur ont été reconstruits au XIVe siècle ; la porte du clocher porte la date de 1617. Le clocher repose sur une travée richement décorée, couverte d'une croisée d'ogives sexpartite, et s'appuie sur des piles romanes ornées de motifs géométriques, animaliers et floraux. La tour, coiffée en bâtière, présente au nord et au sud un parapet en encorbellement reposant sur des modillons ; chacune de ses faces est percée de deux baies géminées à triple rouleau légèrement moulurées. Le portail roman méridional est orné de seize têtes d'oiseaux mordant un tore ; son tympan porte un semis de fleurettes à quatre pétales et, dans une arcature supérieure, la silhouette de saint Marcouf terrassant un serpent. Le chœur reconstruit au XIVe siècle conserve plusieurs pierres tombales armoriées des familles Le Jolis et alliées. Parmi elles figurent celle de Jean Le Jolis, écuyer, sieur de La Haulle et de Rochefort, aux armes d'azur au chevron d'or accompagné de trois aigles d'argent, et celle d'Alexandre Le Jolis, sieur du Jonquais, mort en 1679, associée à son épouse Françoise Alexandre, morte avant 1674, dont les armoiries sont gravées sur la pierre. Sur certaines de ces pierres, des écus portent une bordure qui identifie la branche cadette des Le Jolis des Roussières. Dans le cimetière se trouvent une croix du XVe siècle et un if multiséculaire. L'église abrite un maître‑autel et son retable du XVIIe siècle, un bas‑relief du XIIe siècle représentant saint Hilaire terrassant le dragon, une chaire à prêcher du XVIIe siècle et un crucifix du XVIe siècle. La partie médiane constituant le clocher, datée du XIIe siècle, est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 15 juin 1954 ; l'église, sauf la partie classée, a été inscrite par le même arrêté.
