Origine et histoire de l'Église Saint-Hilaire
L'église Saint-Hilaire de Salvezou, située sur la commune de Catus (Lot), était la chapelle castrale d'un château accolé au mur ouest. Ce château, tenu au XIVe siècle par Géraud de Sabanac, a été démoli dans les années 1930 ; une tour de flanquement subsiste dans le cimetière. L'édifice dépendait du prieuré de Catus et présente des dispositions architecturales proches des premières églises romanes du prieuré. L'origine de l'église est discutée : ses procédés constructifs évoquent une origine romane (fin XIe siècle), mais elle ne serait pas antérieure au XIIe siècle. Elle a été remaniée au XVe siècle, période à laquelle elle reçut son décor peint, puis de nouveau aux XVIIe ou XVIIIe siècles avec l'adjonction de la chapelle nord ; les voûtements actuels de la nef datent du XIXe siècle. L'édifice est inscrit aux monuments historiques depuis le 17 septembre 1990 et plusieurs objets y sont référencés dans la base Palissy. L'église a un plan simple : une nef unique à deux travées, un chevet plat intégrant une abside semi-circulaire et une chapelle latérale. Sa maçonnerie est formée de petits moellons équarris, sans pierre de taille apparente, et conserve des joints tirés au fer d'époque médiévale. Les voûtes, réalisées en plâtre sur lattis de bois, reposent sur des culots sculptés en têtes attribués au XIXe siècle ; les fausses voûtes d'arêtes de la nef datent également du XIXe siècle. La nef était encore charpentée au XVIIe siècle et un plafond à la française de cette époque subsiste, aujourd'hui masqué par des adjonctions du XIXe siècle. Un clocher-mur à trois baies surmonte la deuxième travée de l'édifice. Des fragments importants de peintures murales, découverts sous les enduits et restaurés en 1989, remontent à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle ; ils représentent notamment Adam et Ève, la Fuite en Égypte, la Rencontre des trois morts et des trois vifs, des soldats, un homme coupant du blé et une scène de chasse au faucon, ainsi que des entrelacs décoratifs sous les arcs doubleaux. L'église possède deux tribunes — celle du seigneur de Salvezou, accessible par une ouverture percée dans la façade sud, et celle du prieur au-dessus du chœur — la seconde étant aujourd'hui obstruée par les transformations du XIXe siècle. Les vitraux datés du XIXe siècle portent la signature de Louis-Victor Gesta, maître-verrier toulousain.