Origine et histoire de l'Église Saint-Honoré
L'église Saint‑Honoré de Verneuil‑en‑Halatte, dans l'Oise (Hauts‑de‑France), est une église paroissiale catholique dont les origines remontent à la fin du XIe siècle. En 1104 elle est donnée à l'abbaye de Molesme qui y fonde un prieuré‑cure bénédictin placé sous l'invocation de sainte Geneviève, tandis que la paroisse relève de saint Honoré. Le chœur roman, probablement édifié par l'abbaye au cours du XIIe siècle, comportait un clocher octogonal au‑dessus de la première travée dont ne subsiste aujourd'hui que la souche. Vers 1170 sont ajoutées au nord et au sud des chapelles en style gothique primitif, dont restent notamment une large arcade avec chapiteaux et un mur percé d'une fenêtre. Au XVe siècle le clocher s'effondre et les arcades endommagées sont rebâties dans un gothique flamboyant naissant, puis, du dernier quart du XVe siècle au début du XVIe siècle, l'essentiel de l'édifice ancien est reconstruit. La nef et ses bas‑côtés, issus de cette campagne, illustrent un flamboyant particulièrement pur ; les parties orientales sont plus simples mais agrémentées de culs‑de‑lampe sculptés. Le nouveau clocher n'est achevé qu'après la période gothique — sans doute après 1600 — et sa flèche en pierre s'inscrit néanmoins dans la tradition gothique. À l'extérieur, le portail occidental et le porche richement décoré, côté place du marché au nord, sont parmi les éléments les plus remarquables de l'ensemble. L'église, inscrite aux monuments historiques le 3 novembre 1927, a fait l'objet de restaurations conduites par la commune, notamment dans les années 1980. Implantée au cœur du bourg, près de la forêt d'Halatte et du Parc naturel régional Oise‑Pays de France, elle occupe la place du marché ; le portail principal se trouve sous le porche nord et la façade occidentale est précédée d'un petit parvis engazonné. Le plan est globalement rectangulaire et comprend trois vaisseaux parallèles : le vaisseau central compte huit travées, les collatéraux sept (six hors leurs premières travées réservées à la base du clocher et à la sacristie). La première travée du vaisseau central sert de narthex et de salle de catéchisme et porte une tribune ; les deux dernières travées constituent le chœur et le sanctuaire tandis que les collatéraux forment des chapelles latérales. L'édifice, voûté d'ogives, présente plusieurs irrégularités liées aux reconstructions successives, notamment une travée de transition de hauteur différente et des murs méridionaux épaissis accueillant des enfeus. La nef, largement aveugle, n'est éclairée directement que par la grande baie occidentale à remplage flamboyant ; l'essentiel de la lumière provient des bas‑côtés et du chœur. Les voûtes de la nef et des bas‑côtés, agrémentées de liernes et de profils prismatiques, s'harmonisent avec le langage flamboyant, tandis que des éléments romans de 1170 subsistent dans la base de l'ancien clocher et dans plusieurs chapiteaux. La chapelle latérale nord conserve une baie primitive de la campagne de 1170 et des clés de voûte sculptées ; la chapelle sud, vraisemblablement chapelle seigneuriale, comporte deux enfeus liés aux seigneurs de Verneuil et des culs‑de‑lampe armoriés. Le porche nord, en pierre taillée, illustre le style flamboyant par son voûtement à liernes et tiercerons, ses accolades sculptées et ses pinacles, et le portail occidental, en anse de panier, associe trumeau, niches et décors de rinceaux. Le clocher, adossé à la première travée du bas‑côté nord, comprend des étages aveugles, un beffroi ajouré par des baies abat‑sons géminées, une tourelle d'escalier et une flèche octogonale en pierre ornée de crochets ; la girouette culmine à 41,00 m au‑dessus du sol. L'édifice a connu plusieurs campagnes de restauration et de consolidation aux XIXe et XXe siècles : le chœur a été restauré en 1894, le clocher a été endommagé à la Libération par un obus, et des travaux de sauvegarde étendus ont été conduits entre les années 1960 et 1988. Le mobilier comprend trois objets classés au titre des monuments historiques — une cuve baptismale du XVIe siècle, un tableau de l'Annonciation de Bernardo Castello daté de 1624 et une Sainte Famille attribuée à Simon Vouet ou son entourage — ainsi que d'autres œuvres d'intérêt, notamment un petit saint Pierre d'après Guido Reni, un tableau de saint Louis offert par la ville de Paris en 1829, une chaire du XIXe siècle incorporant des panneaux du XVIIe siècle et plusieurs dalles funéraires scellées dans le narthex. Bien entretenue, l'église Saint‑Honoré demeure un lieu de culte actif et un repère patrimonial du bourg de Verneuil‑en‑Halatte.
