Origine et histoire de l'Église Saint-Jacques
L'église Saint-Jacques est une église catholique située à Bellebat, en Gironde. Orientée d'environ 10° vers le sud-est, elle s'élève sur une esplanade à l'ouest du village. La paroisse apparaît à la fin du XIe siècle dans le cartulaire de l'abbaye de La Sauve‑Majeure ; à ce moment l'église devient prieuré de cette abbaye. Son premier patron, saint Christophe, laisse envisager une origine plus ancienne, peut‑être aux VIIIe‑IXe siècles ; l'édifice adopte saint Jacques à la fin du XVIIIe siècle. Le bâtiment actuel a été construit au cours de la seconde moitié du XIe siècle. Le chœur est roman du XIIe siècle, tandis que la nef est traditionnellement rattachée à la fin de la période gothique (XVIe siècle) ; on constate aussi des remploi de matériaux gallo‑romains. Le plan est simple : une nef allongée à un seul vaisseau, séparée du chœur par une marche. L'abside est voûtée en cul‑de‑four et le sanctuaire est couvert d'une voûte en berceau reposant sur quatre piliers à colonnes engagées. Les chapiteaux et les bases des colonnes portent des décors géométriques romans. Deux baies cintrées, côté sud et est, appartiennent à la phase romane ; la baie axiale, plus ébrasée à l'extérieur, relève du XIIe siècle. Aux XIVe, XVe et XVIe siècles, l'église subit des remaniements liés à la guerre de Cent Ans et aux guerres de Religion : elle est partiellement fortifiée et l'abside est exhaussée pour recevoir une bretèche. Au XIXe siècle, la toiture est rabaissée et la bretèche supprimée ; seules subsistent les consoles sur le mur nord. La nef et la façade ont été attribuées à l'époque gothique par Léo Drouyn, mais des études comparatives du parement suggèrent qu'elles pourraient être contemporaines de l'abside. La façade est couronnée d'un clocher‑mur à deux arcades qui abrite deux cloches : la plus petite, datée de 1554, est classée monument historique au titre objet et porte l'inscription "CE FU FAICT LAN MIL VC L IIII POUR NOTRE DAME DAMBES". La cloche la plus grande a été commandée en 1876 auprès du fondeur Antonin Vauthier de Saint‑Émilion. La croix du cimetière conserve un socle du XVIe siècle tandis que la croix elle‑même est du XVIIIe siècle. Au‑dessus du portail se trouve une pierre rectangulaire en bas‑relief, datable du XIIIe siècle et classée monument historique au titre objet : elle représente une Crucifixion dans un cercle, encadrée par deux anges et, sous des arcatures, la Vierge et saint Jean. L'intérieur renferme deux statues de facture simple, datées du XVe ou du XVIe siècle, représentant saint Christophe et saint Louis (ou peut‑être saint Cloud). L'édifice est inscrit dans son ensemble au titre des monuments historiques par arrêté du 24 décembre 1925.