Origine et histoire de l'Église Saint-Jacques
L'église Saint-Jacques, située dans le cœur historique de Bergerac (Dordogne), dépend du diocèse de Périgueux. Elle est dédiée à saint Jacques en raison de sa position sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et fait partie de la paroisse Saint-Jacques-en-Bergeracois, qui regroupe les anciennes paroisses de la ville et des communes voisines. Une première chapelle Saint-Jacques est mentionnée en 1088 dans une bulle du pape Urbain II ; elle aurait été fondée par les moines de l'abbaye de Saint-Florent près de Saumur, installés à Bergerac au prieuré Saint-Martin. Les soubassements actuels remontent au XIIe siècle. L'édifice fut détruit par les Anglais en 1345 après la bataille de Bergerac ; une nouvelle église fut achevée en 1377, année où les consuls et jurats prêtèrent serment de fidélité au duc d'Anjou en présence du connétable Bertrand Duguesclin. Au début du XVIe siècle l'église fut agrandie, avec un nouveau clocher et un chœur. Pendant les guerres de religion, la ville passa au protestantisme et, en 1553, l'église fut pillée et partiellement détruite ; seul le clocher-tour au-dessus du chœur, percé d'un œil-de-bœuf, résista, les démolisseurs réutilisant des pierres pour construire des remparts. À la fin du siècle les religieux revinrent ; le prieur racheta les ruines et les releva en 1620 en vue de la visite de Louis XIII en 1621, puis les remparts furent démolis. L'édifice prit son aspect actuel à partir de 1685 grâce aux dons de Louis XIV, du prieur Jean Duffau et des consuls, la reconstruction s'appuyant sur les premières fondations. Selon le plan adopté, l'église présente un plan carré à trois nefs (vaisseau central et deux collatéraux), une toiture d'ardoises pour le clocher, des tuiles plates pour le reste et un clocheton ; les façades et le portail datent de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle. Le clocher-mur qui termine le bas-côté sud appartient au XVe siècle, tandis que le clocher-tour abritant le chœur est du XVIe siècle. En 1672, la communauté des vingt-quatre prêtres de Saint-Martin fut rattachée à la Mission et au séminaire de Périgueux. Sous la Révolution, l'église fut fermée et le culte interdit. Les décors et les voûtes datent de 1870 ; l'intérieur a été en partie vidé au début des années 1970 pour se conformer à la nouvelle interprétation du concile Vatican II. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 28 décembre 1974. Il abrite un orgue Cavaillé-Coll de 1877, classé au titre des objets des monuments historiques en 1993 et restauré en 2014. La messe dominicale y est célébrée le dimanche soir à 18 h 30. On peut observer l'église depuis le bas de la place Pélissière ; son clocher-tour, son œil-de-bœuf et son intérieur constituent les principaux éléments remarquables.
