Origine et histoire de l'Église Saint-Jacques de Cotdoussan
L'église catholique Saint-Jacques se situe au centre du village de Cotdoussan, sur la commune d'Ourdis-Cotdoussan (Hautes-Pyrénées), et figure sur l'un des itinéraires de pèlerinage vers Compostelle. Implantée sur une terrasse, elle est entourée d'un cimetière, orientée et organisée autour d'une nef unique à entrée latérale ; le clocher est un clocher-mur, l'abside en cul-de-four et le toit, proéminent, est couvert d'ardoise. L'édifice paraît d'origine médiévale et dérive de la chapelle seigneuriale du château de Castelloubon, ancienne demeure des comtes de Lavedan, construite en 945 et aujourd'hui presque disparue. La datation précise de l'implantation reste incertaine : la présence, près d'une grange à l'est du village, d'un sarcophage trapézoïdal de type mérovingien, dont la provenance est inconnue, suggère une occupation ancienne et, si ce sarcophage provient du site, une origine possible au haut Moyen Âge. Le cimetière repose sur un tertre évoquant un enclos ecclésial des XIe-XIIe siècles, et une ancienne cuve baptismale du XIIe siècle a été remployée en vasque de fontaine à l'entrée du village. Le tremblement de terre de 1660 causa d'importants dégâts ; la chapelle castrale fut ensuite reconstruite, agrandie et décorée, et un retable remarquable fut commandé par les habitants en 1662. Une pierre décorée de symboles jacquaires, datée de 1661, est remployée dans la nef et pourrait provenir de l'ancien linteau de la porte. À l'époque moderne, la paroisse abritait une importante confrérie en l'honneur de saint Jacques, et des travaux importants sont signalés au XVIIIe siècle. L'enquête de 1783 mentionne la construction du clocher et la visite pastorale de 1807 évoque une reconstruction récente, peut‑être liée à la date de 1790 gravée sur la porte actuelle. Aux XIXe et XXe siècles, l'église se dégrade : chapelles latérales ruinées puis fermées et transformées en niches pour des autels, retable principal démantelé et éléments dispersés. Le clocher perdit sa flèche d'ardoise dans les années 1960 et l'édifice cessa d'accueillir des messes. Inscrite au titre des monuments historiques en 1979 et intégrée au patrimoine mondial des Chemins de Saint-Jacques en 1998, l'église a fait l'objet, dans les années 1990-2000, d'une importante campagne de restauration du bâti et du mobilier, avec reconstitution du retable. Elle figure parmi les quatre lieux de culte labellisés Unesco pour les Chemins de Saint-Jacques dans les Hautes-Pyrénées. Sur le côté sud se trouve le tombeau d'un pèlerin daté de 1661 ; la base Palissy recense quatre objets, dont le retable du maître-autel, inspiré de la Légende dorée et représentant trois épisodes de la vie de saint Jacques le Majeur.