Église Saint-Jacques de Moutiers-les-Mauxfaits en Vendée

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Origine et histoire de l'Église Saint-Jacques

L'église Saint-Jacques de Moutiers-les-Mauxfaits, en Vendée, est l'un des plus beaux exemples d'architecture romane de Vendée et date de la fin du XIIe siècle. Les maçonneries actuelles datent surtout des années 1170-1180 ; elles résultent de la reconstruction d'une église plus ancienne, sans doute plus petite. Placée à l'origine sous le patronage de saint Michel, elle prend le vocable de saint Jacques vers 1451 par décision du pape Eugène IV, et Moutiers est alors rattaché au diocèse de Luçon. Ce choix s'explique par la position du village sur un chemin secondaire vers Saint-Jacques-de-Compostelle, atout économique pour un village en plein essor, comme le montrent les halles de marché ; le nom de Saint-Jacques jouait aussi un rôle promotionnel. Au XIVe siècle, Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, visita le Bas-Poitou en 1305 et passa par Moutiers-les-Mauxfaits à la fin d'avril ; peu après, il devint le pape Clément V. L'église était liée à un prieuré qui comprenait trois autres bâtiments formant un cloître ; un second prieuré avec une autre église, aujourd'hui disparu, existait aussi dans le village. Ces deux prieurés expliquent le nom pluriel de Moutiers, le mot « moutier » désignant en vieux français un monastère. Lors des Guerres de Religion, l'édifice fut pillé en 1568 et en 1622 ; pendant la Révolution il servit d'entrepôt et ne fut rendu au culte qu'en 1803. Au XIXe siècle, des restaurations ont modifié l'édifice : en 1840 l'abside rectangulaire fut remplacée par une abside semi-circulaire, le clocher fut reconstruit en 1867 et le mobilier actuel installé en 1890. L'église a été classée au titre des monuments historiques le 14 octobre 1908. De plan longitudinal sans transept, elle présente une nef à trois vaisseaux (un vaisseau central et deux collatéraux) en élévation pseudo-basilicale, construite en granit. Chaque vaisseau est voûté en berceau légèrement brisé, renforcé par des arcs doubleaux non moulurés. Les bas-côtés sont séparés du vaisseau central par des arcades à double voussure qui reposent sur des piles formées de quatre colonnes séparées par quatre colonnettes, c'est-à-dire une alternance d'une colonnette entre deux colonnes. Deux piles, les deux premières en entrant par le portail occidental, dérogent à ce principe : elles sont plus massives pour supporter le clocher et présentent deux colonnettes entre deux colonnes. Chaque pile repose sur un socle circulaire ; la plupart ont été entaillés pour loger du mobilier, notamment des chaises, et un seul socle n'a pas été retouché en 1974.

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