Origine et histoire de l'Église Saint-Jacques
L'église Saint-Jacques, située au Chesne dans les Ardennes, repose sur une base issue du roman tardif, visible dans la nef et le clocher, puis a connu des aménagements relevant du premier âge gothique. Son aspect général est sobre et massif, accentué par des contreforts et une tour-porche carrée érigée au-dessus du portail et de la première travée de la nef, qui lui a valu d'être utilisée à plusieurs reprises comme refuge. La nef compte quatre travées flanquées de bas-côtés ; elle se prolonge par un transept, un chœur et une abside à cinq pans. Le portail occidental, situé sous la tour-porche, est ogival à trois rangs de moulures et surmonté de deux fenêtres géminées en plein cintre ; il date du début du XIIIe siècle. À l'intérieur, la nef, de tradition romane, présente de grandes arcades en arc brisé sans moulure reposant sur des piles carrées. La voûte a été refaite au XVIe siècle : des colonnettes plaquées ont été ajoutées sur les piles pour recevoir les nervures. Le maître-autel, orné de six colonnes de marbre aux chapiteaux corinthiens, et les fonts baptismaux en pierre bleue d'inspiration romane, décorés de têtes d'angle, méritent une mention particulière. Les éléments remarquables de l'édifice comprennent la nef et ses arcades, le portail occidental et ses vitraux, les verrières de Luc Simon et les fonts baptismaux. Les vitraux actuels résultent d'une reconstruction après les dommages de la Seconde Guerre mondiale, réalisée en plusieurs étapes par l'atelier rémois Simon-Marq. En 1958, Brigitte Simon a signé les verrières des bas-côtés de la nef, aux tons jaunes et bruns pastel, consacrées à saint Jacques et à son martyre. Elle a également réalisé en 1994 les trois baies centrales du chœur, sur le thème de l'arrivée du corps de saint Jacques en Galice, avec des motifs figuratifs (épis de blé, poissons, coquille Saint-Jacques) sur un fond plus abstrait de verres gris-bleu. En 2008, Luc Simon a conçu neuf vitraux du transept et du chœur, mêlant bruns, jaunes et bleus dans des compositions oniriques où des courbes enveloppent les personnages. La même année, Benoît Marq a réalisé les deux fenêtres géminées au-dessus du portail occidental et une petite fenêtre romane du chœur ; au-dessus du portail, il symbolise le sillage blanc d'un oiseau traversant le bleu du ciel, évoquant la colombe porteuse du saint chrême et, par ce thème, le privilège des bourgeois du Chesne qui, pendant quatre siècles, ont été chargés d'escorter la sainte ampoule de l'abbaye Saint-Rémi jusqu'à la cathédrale de Reims lors des sacres. L'église se situe au centre du Chesne, à proximité de la Grande Rue et du canal des Ardennes. Placée sous le vocable de saint Martin jusqu'au XIVe siècle, elle est passée ensuite au culte de saint Jacques pour une raison inconnue. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1922, endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale puis restauré.