Origine et histoire
L'église paroissiale Saint-Jacques de Montgeron, située dans l'Essonne (Île-de-France), a été reconstruite en 1855-56 sur un nouvel emplacement par Louis Julien Laroche, architecte de l'arrondissement de Corbeil. Ce chantier, inscrit dans un projet urbain visant à doter la commune d'un nouveau centre, a été rendu possible par la donation du terrain du général-baron de Rottembourg. Une première église, élevée en 1189 sur la Place de Tilleuls, avait été jugée vétuste et trop petite dans les années 1850, ce qui a motivé la construction de l'édifice actuel, consacré le 13 octobre 1856. L'édifice, de style néo-roman mêlé de motifs néo-gothiques, présente une tour-porche et un plan basilical : une nef de sept travées, encadrée de bas-côtés et terminée par une abside à trois pans. Le plan se combine à une croix latine grâce à deux petites chapelles latérales ouvertes sur les bas-côtés; deux annexes rectangulaires s'adossent à l'ouest : la chapelle Saint-Joseph au nord et la sacristie au sud. L'intérieur est couvert d'un berceau lambrissé en plein-cintre sur la nef et de demi-berceaux sur les bas-côtés. L'intérêt majeur de l'église réside dans le décor réalisé en 1940-41 par l'entreprise Mauméjean, et plus précisément par sa succursale parisienne dirigée par Charles Mauméjean, sur commande du curé Pierre Le Couëdic dans le contexte de la construction de la chapelle Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception, décorée par les mêmes artistes. Ce décor, d'une grande cohérence, illustre les recherches des Mauméjean sur la complémentarité des techniques et des matériaux en vue d'une « œuvre totale » et s'articule avec l'architecture et le mobilier antérieurs. Il comprend quarante verrières — douze figurées, vingt-six décoratives à réseau de plomb et deux décoratives en dalle de verre —, cinq décors muraux associant mosaïque et peinture, ainsi que le Chemin de croix des bas-côtés réalisé selon les mêmes techniques. Les trois vitraux du chœur sont consacrés à la Crucifixion, à la décollation de saint Jacques et à la remise des clefs à saint Pierre. Aux extrémités est des bas-côtés, les chapelles dédiées à la Vierge et au Sacré-Cœur montrent des anges indiquant à la Vierge dix cathédrales et basiliques mariales françaises et des saints présentant au Sacré-Cœur cinq sanctuaires; leurs vitraux sont consacrés aux apparitions de Lourdes et de Paray-le-Monial. Les vitraux figurés des chapelles latérales représentent le Repas chez Simon et la scène de la femme adultère. La chapelle Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus, à l'extrémité ouest du bas-côté nord, présente la statue de Thérèse sculptée par Yvonne Parvillée devant un vitrail et des mosaïques illustrant la citation « Je répandrai une pluie de roses ». En pendant, la chapelle des fonts baptismaux, au sud, possède une verrière représentant le baptême du Christ dont les eaux débordent le vitrail pour s'écouler, sous forme de mosaïque, dans le bassin de la cuve baptismale. La nef et les bas-côtés sont ornés de verrières décoratives dites « vitraux-bijoux », inspirées de l'orfèvrerie mérovingienne et composées d'assemblages de verres plats, à reliefs et moulés en cabochons pour créer des effets de relief. La chapelle Saint-Joseph comprend, au-dessus de l'autel, une mosaïque de la Fuite en Égypte et, sur les côtés, trois verrières représentant le Mariage de la Vierge, la Nativité et la Sainte Famille à l'atelier. L'église Saint-Jacques de Montgeron a été inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté préfectoral le 28 janvier 2021. Une rumeur locale affirme que le visage du bourreau figurant le martyre de saint Jacques présenterait une ressemblance avec Hitler.
