Période
XIIe siècle, Moyen Age, XVIIe siècle
Patrimoine classé
En totalité, l'église Saint-Jacques-le-Majeur et son enclos délimité par un muret, emplacement du cimetière primitif, situés rue de l'Église, au lieu-dit "Le Moûtier", sur la parcelle n° 308, figurant au cadastre section AB, tel que délimité et hachuré en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 14 octobre 2024
Origine et histoire de l'Église Saint-Jacques-le-Majeur
L'église Saint-Jacques-le-Majeur d'Asquins, située dans l'Yonne, se dresse sur un tertre dominant le village et offre une vue panoramique sur la campagne et la basilique de Vézelay. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1998, elle marque le point de départ de la voie de Vézelay du chemin de Compostelle. L'édifice actuel, de fondations attribuées au XIe siècle, repose sur un bâtiment antérieur qui fut à l'origine du pèlerinage vers Compostelle et conserve des éléments datés des XIIe, XIIIe et XVIe siècles : une nef en berceau brisé du XIIe siècle, un bas-côté nord voûté en arêtes du XIIIe siècle et un bas-côté sud en quart de rond du XVIe siècle. En 1570, les habitants restaurèrent l'église et reconstruisirent le bas-côté sud. L'abbé Grognot, arrivé en 1740 et en poste pendant 51 ans, conduisit une importante campagne de travaux au XVIIIe siècle ; il fit rénover et décorer l'intérieur, poser des boiseries, aménager les sacristies et, en 1755, replacer le clocher dans l'axe de l'édifice. Ces travaux ont entraîné la disparition de fresques des XIIIe, XIVe et XVIe siècles qui ornaient les chapelles anciennes. L'église fut également sévèrement affectée par les iconoclastes de la Révolution. Elle conserve néanmoins un mobilier remarquable et des peintures murales du XIVe siècle dans une sacristie adjacente, ainsi qu'un chœur décoré de façon homogène. Le célèbre chapelain Aymery Picaud, auteur du Guide du pèlerin (livre V du Liber Sancti Jacobi, 1135-1140), fut attaché à cette église et y est honoré par les pèlerins. Les boiseries qui ornent l'intérieur forment un ensemble cohérent posé au XVIIIe siècle et repeint et redoré en 1830. De nombreux éléments du mobilier ont été classés le 23 juin 1988 : le maître-autel et son tabernacle en marbre (1762-1765), une statuette-reliquaire polychrome de saint Jacques (fin XVIe–début XVIIe siècle) qui contenait autrefois des reliques, un tableau de saint Paul (fin XVIIe–début XVIIIe siècle), des crédences en bois peint et marbre, la clôture de chœur en fer forgé, plusieurs statues en bois peint, des tableaux représentant des docteurs de l'Église, de grandes peintures monumentales sur pierre et divers autels secondaires, retables et boiseries datés principalement du XVIIIe siècle ou du début du XVIIe siècle. Une peinture monumentale du début du XVIe siècle, découverte en 1967, se situe sur les murs de la sacristie, autrefois chapelle Saint-Vincent. L'édifice est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le 1er mars 1926 ; l'arrêté de classement du 14 octobre 2024 a remplacé cet arrêté d'inscription. L'église fait partie de l'ensemble paroissial catholique de Vézelay, au sein de l'archidiocèse de Sens-Auxerre. Fermée au culte depuis 2015, elle est utilisée comme salle de concerts, notamment pour le festival Les Rencontres Musicales de Vézelay.