Origine et histoire de l'Église Saint-Jacques-le-Majeur
L'église Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge, située dans les Hauts-de-Seine, est inscrite à l'inventaire des monuments historiques et fait partie de la paroisse Sainte-Joséphine-Bakhita. L'édifice actuel a été construit dans les années 1930 dans le cadre des Chantiers du Cardinal par l'architecte Erik Bagge ; la conduite du chantier a ensuite été assurée par son frère Jacques Bagge. La construction, interrompue par la guerre, n'a pas permis l'achèvement du projet initial : le clocher prévu n'a jamais été réalisé. Le bâtiment, en béton armé, adopte un plan quadrangulaire dont le chœur à chevet plat prolonge la nef. De hauts portiques de grande portée, équipés d'articulations mises au point par l'ingénieur Eugène Freyssinet, rythment l'espace intérieur. L'architecture s'inspire directement de l'église Notre-Dame du Raincy et recourt à des solutions structurelles novatrices pour une église de cette époque. Les dimensions intérieures atteignent 57 mètres de longueur sur 20 mètres de largeur, avec une hauteur sous plafond de 20 mètres. Après la Seconde Guerre mondiale, le Secrétariat aux Beaux-Arts confia aux ateliers de Montparnasse de la Ville de Paris la réalisation d'un décor peint illustrant la vie de saint Jacques. Un collectif dirigé par André Auclair et Robert Lesbounit exécuta ces fresques entre 1947 et 1949, pour un ensemble d'environ 300 m². Le collectif comprenait notamment Robert Lesbounit, André Auclair (assisté de Jean Leduc), Jean Leduc, Ipoustéguy, Jean-Julien Martin, Jean-Lucien Pêcheux, Roland Bourigeaud, Albert Quéméré et Raymond Sutter ; Lesbounit réalisa la chapelle de la Vierge, Auclair le grand panneau du chœur, Martin, assisté d'Yves Hersent, travailla sur la chapelle Saint-Joseph, et Leduc et Sutter signèrent plusieurs vitraux. L'intérieur et les chapelles latérales présentent ainsi un riche décor de peintures murales. Après qu'un diagnostic eut révélé la carbonatation du béton, la mairie de Montrouge lança en avril 2013 un important chantier de restauration doté d'un budget de 8 000 000 € ; l'église a été rouverte au culte en mars 2016, dans le cadre de travaux poursuivis jusqu'en 2017. Le mobilier de chœur a été renouvelé : le sculpteur Jean-Jacques Bris a conçu un autel, un ambon et des sièges de présidence en laiton patiné et feuilles d'or, jouant sur le contraste entre matière brute et surfaces dorées. Lors de la consécration du nouvel autel, l'évêque de Nanterre, Michel Aupetit, présida la messe et une relique attribuée à saint Jacques, provenant d'Arras, fut déposée et scellée dans le reliquaire par l'artiste. Propriété communale malgré sa construction après la loi de 1905, l'église a été édifiée avec le soutien de l'Œuvre des Chantiers du Cardinal, association créée par le cardinal Verdier pour promouvoir la construction d'églises en région parisienne. Historiquement, une première église paroissiale est mentionnée au XIIIe siècle ; des restaurations et reconstructions successives aux siècles suivants ont conduit au renouvellement de l'édifice avant la construction actuelle. L'église est l'un des trois lieux de culte de la paroisse Sainte-Joséphine-Bakhita, aux côtés de la chapelle Saint-Luc et de l'église Saint-Joseph-Saint-Raymond. Depuis 1885, elle est, avec les églises d'Aubervilliers et de la Villette, désignée par l'évêque de Paris comme un lieu de pèlerinage pour ceux qui ne peuvent se rendre à Compostelle. Parmi les curés successifs figurent, entre autres, M. Lavallée (en 1807), l'abbé Louis de Boissieu (1927-1951), le chanoine Mauroy, Pierre Augereau (à partir de 1973), Ronald Cosic, Gabriel Pellegrino, Robert Vairon (1998-2007), Philippe Guibard (2007-2013), Pierre Bourdon (2013-2014), Marc Vacher (2014-2021) et Marc Ketterer (nommé en septembre 2021 et décédé en fonction en décembre 2024). L'église et son environnement urbain témoignent de son rôle historique et communautaire dans la vie de Montrouge.
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