Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste d'Omonville-la-Rogue est un édifice catholique gothique de la seconde moitié du XIIIe siècle, situé au bourg d'Omonville-la-Rogue dans la commune nouvelle de La Hague, département de la Manche, en Normandie. Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 9 juin 1971, elle se compose d'un chœur et d'une première travée surmontée du clocher, suivis de deux travées. Au nord du chœur, une chapelle a été érigée entre 1662 et 1667 par Pierre de Sainte-Mère-Église à la suite d'une décision de tribunal concernant un différend avec Jacques de Surtainville, ce dernier n'ayant finalement pas exécuté l'obligation initiale et les deux familles s'étant unies par mariage. La sacristie, adjointe à la même époque, a été remaniée en 1865 pour dégager les trois baies du chœur qui ont reçu des vitraux. Le clocher, coiffé en bâtière avec des dalles de grès servant d'abat-sons, présente également un clocher-mur sur l'un des pignons ; il a été restauré au XVIIIe siècle et ses ouvertures agrandies. La façade occidentale est dépourvue de portail, probablement à cause d'une tribune reposant sur des massifs débordants de la travée ; l'accès intérieur se faisait par des portails latéraux, dont l'un fut transformé en baptistère en 1667. La tribune conserve des peintures murales datées de la fin du XIIIe siècle, très délabrées, représentant les martyres de saint Hélier (dans la chambre nord) et de Thomas Becket (dans la chambre sud). L'édifice témoigne du caractère portuaire du village par des graffitis représentant un navire, une croix sur l'un des piliers gauches du porche d'entrée et des ex-voto de navires. Le mobilier compte de nombreux objets inscrits au titre des monuments historiques, parmi lesquels une statue de Thomas Becket du XVe siècle. L'église abrite également un siège monumental à baldaquin de style Renaissance, provenant du château des Ravalet et offert par M. Panzani en 1935 ; conçu par René de Tocqueville, il est orné des armes des Coskaer de Rosanbo et de la Bretagne et réunit des panneaux latéraux du XVIe siècle, quatorze bas-reliefs des mystères du Rosaire de la première moitié du XVIIe siècle, un bas-relief du Père éternel du XVIIIe siècle, un panneau figurant l'Arbre de vie et la Crucifixion du XVIIe siècle, deux pilastres ornés de pampres de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, ainsi qu'un baldaquin avec deux consoles. Sont aussi inscrits des bénitiers du XVIe siècle et des fonts baptismaux du XVIIIe siècle. L'église conserve enfin une Vierge à l'Enfant, d'autres éléments de statuaire dont un saint évêque du XVIe siècle, et une verrière du XXe siècle.