Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste se situe à Barran, dans le département du Gers. Construite au XIVe siècle sur des bases du XIIIe, elle est reconstruite et érigée en collégiale vers 1520 par le cardinal François Guillaume de Castelnau de Clermont-Lodève, archevêque d'Auch, qui y établit un chapitre de douze chanoines ; le pape Clément VII confirme cette fondation par une bulle de 1523. En 1569, la collégiale est ravagée par les troupes protestantes de Montgomery. En 1880 l'édifice subit une transformation importante : l'orientation est complètement inversée pour faciliter l'accès depuis la ville, le chevet étant placé à l'ouest au lieu de l'est, de sorte que l'ancien pignon d'entrée devient pignon de chevet. Le clocher et le pignon qui lui est accolé sont classés au titre des monuments historiques en 1944.
L'église est surtout connue pour son clocher tors, terminé par une flèche hélicoïdale. Le clocher, accolé au pignon qui s'ouvre par une porte en arc brisé, présente un fragment de pierre tumulaire enchâssé dans le mur près de la porte ; sur la façade nord subsiste, près d'une porte latérale, un encadrement de porte du XIVe siècle. De plan carré, le clocher comporte un étage supérieur en léger débord et est couvert d'une pyramide surmontée d'une haute flèche octogonale dont les arêtes inférieures s'inclinent de gauche à droite d'un huitième de tour tandis que les arêtes supérieures restent droites ; elle est couverte d'ardoises et atteint 50 mètres de hauteur. La tradition locale attribue le torsement de la flèche aux vents, mais sa construction semble avoir été volontaire. La charpente, qui avait souffert de réparations hâtives après la Seconde Guerre mondiale, a conduit à la reconstruction de la flèche en 1971.
L'intérieur comporte une nef divisée en six travées, voûtée d'arêtes croisées et flanquée de deux collatéraux, éclairée par des oculi en partie haute ; les bas-côtés présentent des fenêtres ogivales. La nef mesure 48 mètres de long, 17,50 mètres de large et 18 mètres de haut sous clef. Le mobilier conserve des éléments anciens : des stalles d'origine du XVIe siècle, partiellement récupérées après avoir été vendues légalement à des antiquaires en 1926 à la suite d'une campagne menée par le duc de Trévise et Gilbert Brégail, la majeure partie se trouvant désormais à l'église Saint-Michel de Mauvezin ; on relève aussi un lutrin du XVe siècle et, dans la sacristie, une pietà des XVIIe–XVIIIe siècles. Quelques objets de l'édifice sont référencés dans la Base Palissy. Des vues photographiques montrent le pignon est, la charpente et l'inscription à l'entrée de l'église.