Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste de Castelnau-le-Lez est une église romane fortifiée située dans le cœur historique de Castelnau-le-Lez, en Hérault, à quelques dizaines de mètres du Lez et non loin de la place de la Liberté. Elle a été édifiée à la fin du XIIe siècle sur les hauteurs du village médiéval qui avait succédé à la cité romaine de Sextantio (Substantion) et formait autrefois un prieuré dépendant du chapitre de Maguelone. Dès l'origine, l'édifice a été conçu pour la défense : les murs ont été rehaussés et dotés de mâchicoulis, dont il subsiste des consoles à encorbellement. Le clocher actuel est lié à ces transformations et il est aujourd'hui surmonté d'un campanile en fer forgé. Deux chapelles latérales et une sacristie ont été ajoutées ultérieurement contre le flanc nord ; certaines sources attribuent par ailleurs au XVIIIe siècle la datation de deux chapelles et du clocher, tandis que d'autres situent la construction du clocher au XIVe siècle. L'église est classée au titre des monuments historiques depuis le 13 juillet 1911.
L'édifice, couvert de tuiles, est construit en pierre de taille selon l'appareil alterné dit opus monspeliensis, présent jusque sur le soubassement du chevet et des façades. Le chevet fortifié présente une abside semi-circulaire dont la base se distingue par un double soubassement élevé en raison de la pente du terrain. Au ras du soubassement, une fenêtre axiale en plein cintre à double ébrasement est flanquée de colonnettes couronnées de chapiteaux cubiques, et la partie romane de l'abside se termine par une arcature dont chaque arc est taillé dans un seul bloc. Trois assises au-dessus de ces arcades, la partie supérieure transformée en fortification passe d'un plan semi-circulaire à un plan pentagonal, les maçons du XIVe siècle conservant toutefois l'appareil alterné. La décoration de petites arcatures se prolonge sur les faces latérales sud et nord à la hauteur de la fortification, assurant la transition entre les zones romane et défensive.
La façade méridionale, organisée en quatre travées dont la travée d'entrée en saillie, est rythmée par de hauts contreforts et percée d'arcades et de fenêtres cintrées à double ébrasement. La travée d'entrée présente un portail en plein cintre à archivolte moulurée ; son puissant linteau soutient un tympan qui reprend le motif de l'opus monspeliensis, présent également sur les piédroits. La façade occidentale montre au rez-de-chaussée une haute arcade aveugle flanquée d'impostes et, dans l'axe, une fenêtre à double ébrasement ; sa partie haute conserve des traces d'arcatures romanes et porte un clocher rectangulaire percé de hautes baies campanaires.
L'intérieur se compose d'une nef unique de quatre travées voûtées en berceau brisé, terminée par une abside en cul-de-four, tandis que les deux chapelles nord sont voûtées d'arêtes. Les murs de la nef, édifiés en opus monspeliensis, sont percés de grands arcs de décharge ; la première travée, au niveau du portail, est partagée en deux niveaux par une tribune dont la datation est incertaine (XIIIe ou probablement XVe siècle selon les sources).