Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste de Fleurey-sur-Ouche, située rue de l'Église dans le bourg, est une paroissiale de la Côte-d'Or au style transitoire entre roman et gothique. Placée autrefois sous le patronage du prieuré Saint-Marcel de Chalon, sa construction est attribuée à la fin du XIIIe siècle à l'initiative d'Agnès, fille du roi saint Louis et duchesse de Bourgogne, bien que son architecture évoque plutôt la limite des XIIe et XIIIe siècles. Longue de 28 m, large de 11,50 m et haute de 10 m sous clef, l'édifice est bâti sur un plan en croix latine selon un axe légèrement incliné, avec un transept non saillant portant le clocher en son centre. La chapelle et la sacristie, côté sud, ont été construites en 1510 puis agrandies en 1894. Le porche primitif en charpente, remplacé en 1872 par un porche en pierre, a été rétabli dans ses dispositions anciennes en 1984. Le clocher, initialement couvert d'un toit à quatre pans, a vu ce toit remplacé par une flèche couverte d'ardoise en 1894, puis a retrouvé sa forme première en 1967. L'intégralité des enduits intérieurs a été ôtée au milieu du XXe siècle, laissant les maçonneries apparentes.
Dans la nef, les piliers portent plusieurs tableaux et statues anciennes : à gauche, un tableau de 1670 illustrant la Visitation et une statue en bois peint de saint Jean-Baptiste du XVIIe siècle ; aux deuxième et troisième piliers se trouvent des représentations de Jésus au Temple, du Christ portant la croix et une statue de saint Joseph. À droite, le premier pilier présente un tableau de 1671 représentant la présentation de Marie au Temple et une statue en bois peint de sainte Barbe, le deuxième pilier montre un tableau de la remise des clés à Pierre et une statue de sainte Anne du XVIIe siècle, et le troisième pilier porte une statue de saint Jean-Baptiste en terre cuite, probablement datée d'environ 1850 et décapée au XXe siècle. Un Christ en croix datant de 1841 est suspendu à la croisée du transept, à la hauteur des voûtes.
La croisée du transept, constituée de quatre piliers et de quatre arcs ogivaux chanfreinés, supporte le clocher ; une ouverture fut pratiquée en 1822 dans la voûte du bras nord pour l'installation des cloches. À l'entrée du chœur, la statue de saint Denis, en pierre et datée des années 1500, conserve des traces de polychromie après avoir été décapée en 1940 ; en vis-à-vis, un pilier commun avec la nef porte la statue de sainte Catherine avec sa roue. Le clocher présente une tourelle d'escalier s'ouvrant sur le côté nord du transept et des ouvertures doubles sur chaque face, de style roman.
Avant la Révolution, le clocher possédait trois cloches ; il n'en subsiste aujourd'hui que deux. Elles furent descendues le 19 septembre 1793 pour être envoyées en fonderie ; une fut remise en place le 16 février 1796, puis réparée par le fondeur Lefort après un courrier adressé au préfet en 1822, bénite en 1823, et une seconde cloche fut installée à la même époque.
Des fouilles effectuées en 1996 lors de travaux d'installation du chauffage ont mis au jour, côté nord, deux secteurs de sépultures : le site n°1, près de l'escalier, a révélé trois inhumations (dont un enfant d'environ dix ans) datées approximativement du XIVe au XVIe siècle, avec des cercueils en bois, des épingles et une quarantaine de pièces de monnaie ; le site n°2 a livré deux sarcophages mérovingiens pouvant dater du VIIe siècle, dont l'un sans couvercle contenant deux individus et l'autre, avec couvercle de pierre, renfermant un seul défunt et une boucle de ceinturon en fer ; ce dernier sarcophage, décoré de stries longitudinales, est désormais exposé dans l'église.
Le triptyque conservé dans l'église porte le blason de la maison des Bouthillier de Chavigny, famille qui a fourni au XVIIe siècle quatre abbés à l'abbaye Notre-Dame d'Oigny de l'ordre de Saint-Augustin. L'église est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 1983.