Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste de Gorvello
L'église Saint-Jean-Baptiste, située au lieu-dit Le Gorvello à Sulniac (Morbihan), présente un plan en T, la nef se détachant à peine des bras du transept. Le chevet est percé d'une grande verrière encadrée de moulures; le transept sud comporte un fenestrage à meneaux et le transept nord une fenêtre en menuiserie. Le pignon d'entrée occidental s'ouvre par une baie en anse de panier à encadrement de pinacles, sous une accolade ornée de fleurons; le gâble est couronné d'un petit campanile à double compartiment et frontons, l'ensemble en granit. Sur la façade nord, la baie de la nef est protégée par un porche formé d'une arcade circulaire en granit. Les contreforts du chevet et du transept nord présentent une superposition de parties cylindriques et prismatiques et sont assortis de clochetons à décoration flamboyante. L'édifice actuel remplace, au début du XVIe siècle, une chapelle primitive fondée par les moines hospitaliers. Une aumône au village du Corvellou est confirmée par une charte de Conan IV en 1160. Avant le XVIe siècle, la chapelle adopta un plan rectangulaire à nef unique; la nef fut agrandie en 1523, comme l'attestent des inscriptions sur les sablières du chœur mentionnant notamment Je Rouxel et J. Thebault. Deux chapelles privées, formant le transept, sont élevées indépendamment dans les années 1540; une inscription de la sablière est du transept nord porte la date de 1547 et les noms de Jehan Lorho et Nicollazo. Une inscription sur la charpente du porche méridional fixe la fin des travaux au troisième quart du XVIe siècle (1565). En 1574, le Gorvello dépend de la commanderie de Carentoir et le commandeur Jean Pelletier perçoit le tiers des oblations et aumônes de la chapelle. Lors de la visite de 1644, le Gorvello est qualifié de trêve de la paroisse de Sulniac et décrit comme une chapelle riche en ornements pour le culte; on y relève deux cloches de taille moyenne, un tabernacle, des fonds baptismaux et une vitrerie soignée. Le commandeur René Chevrier précise qu'autour du temple existaient trois tenues acquittant rentes, devoirs seigneuriaux et la dîme à la onzième. À la fin du XIXe siècle, le chanoine Joseph‑Marie Le Méné a retranscrit les inscriptions de deux cloches, l'une datée de 1582 et l'autre de 1608, avec leurs dédicaces et mentions de procureurs et fondeurs. L'église abrite des statues de saint Marc et de saint Isidore. L'ensemble a été inscrit au titre des monuments historiques le 15 juin 1925.