Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L’église Saint-Jean-Baptiste, située à Larbey dans les Landes, est une église romane au chevet arrondi, inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 28 septembre 1970. Elle présente un porche roman à trois archivoltes, des bas-côtés ajoutés au XVe siècle et un clocher à flèche dont la charpente date du XVIIe siècle ; au-dessus de l’oculus du clocher se trouve une archère. L’intérieur renferme des peintures singulières qui ont été découvertes, restaurées avec soin et datées de 1603 et 1610.
Larbey se trouve sur une voie secondaire du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et l’ordre de Saint-Jacques de l’épée rouge assurait la protection des pèlerins ; cet ordre disposait à Larbey d’un hôpital dont l’activité a influencé l’édification de l’église. L’édifice est mentionné au XIIIe siècle, notamment en 1273 dans les Recognitiones feodorum in Aquitania et en 1291 dans les Rôles Gascons.
La construction de l’église, réorganisée au cours des travaux, laisse à penser qu’elle a évolué sans étude préalable : l’accès initial prévu dans le mur gouttereau sud de la nef fut rapidement abandonné au profit d’un portail occidental en arc brisé décoré de chapiteaux à feuillages. Une tour, construite devant ce portail, abrita le clocher et protégea le sanctuaire des vents et des pluies venant de l’ouest.
Au début du XVIe siècle, un collatéral septentrional fut ajouté à la nef, entraînant la rehausse des murs, la réorganisation de la toiture, la modification des baies et la mise en place d’une voûte d’ogives dans les deux travées, ce qui nécessita l’édification de contreforts. En 1569, pendant les guerres de Religion, l’église brûla et le clocher fut entièrement incendié ; la nef reçut ensuite une toiture à pente débordante soutenue par de puissantes béquilles en bois.
Au début du XVIIe siècle, des peintures ornent le mur de la nef et le plafond du sanctuaire ; elles furent recouvertes par des enduits lors de réfections successives, puis retrouvées et restaurées au début du XXIe siècle. En 1720, une sacristie fut construite au nord, recouvrant des éléments romans de l’abside, puis une salle pour les fonts baptismaux fut ajoutée en prolongement ; un avant-porche fut accolé à la tour et l’escalier de la tour fut déplacé dans ce porche au milieu du XIXe siècle.
Un porche ouest daté de 1866 ouvre sur la cour ; il est couvert de tuiles en bois de chêne, comme l’annexe et la partie basse du clocher, la partie supérieure étant couverte d’ardoises, et les murs de la tour présentent des archères. Le porche de la tour forme à l’intérieur un carré de 4,80 m de côté sur 4,50 m de hauteur voûté en ogive ; il donne accès à la nef par un portail monumental orné de petits chapiteaux sculptés et de deux petites têtes humaines. Le bénitier en marbre provient de l’ancienne église de Mugron.
Les croisées d’ogives et les fines colonnes qui les soutiennent sont polychromes et contrastent avec les plafonds peints de la nef et du collatéral ; le sol est dallé en pierre de Bidache. L’autel, également provenant de l’ancienne église de Mugron, est entouré et surmonté d’un baldaquin en marbre polychrome et bois doré haut de 7,50 m, coiffé de cinq anges rayonnants autour du triangle de la Sainte Trinité.
Les grandes fresques murales, au graphisme simple, décorent le plafond du sanctuaire et le mur sud de la nef ; leur iconographie soulève des questions sur l’identité et le niveau des artistes ainsi que sur la signification des motifs, et certaines croix rouges visibles renvoient probablement à l’ordre de Saint-Jacques et au rôle du pèlerinage dans la vie de l’église. À l’extérieur, le mur de l’abside conserve des éléments romans qui débordent sur le mur de la nef, décrits en détail par l’association des Amis des églises anciennes des Landes.