Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste de Monléon-Magnoac, dans les Hautes-Pyrénées, est généralement considérée comme gothique tardif du XVe siècle et aurait été reconstruite au XVIe siècle, mais son histoire demeure difficile à établir et plusieurs questions restent sans réponse. Son chœur voûté d'ogives s'appuie à la base d'une puissante tour-clocher dotée de mâchicoulis. L'édifice est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1989. De nombreuses statues monumentales en tilleul, sculptées par Pierre Affre en 1635 et accompagnées de panneaux peints par Jean Cammerer, proviennent du sanctuaire de Notre-Dame de Garaison ; elles ont été mises à l'abri dans cette église lors de la Révolution, tandis que le retable monumental a été rapporté dans le chœur de la chapelle de Notre-Dame de Garaison. L'ensemble en tilleul, bois tendre et fragile, a été acheminé à Toulouse pour des traitements préventifs contre les insectes du bois (comme le capricorne). Sont classés au titre des objets des monuments historiques l'ensemble des statues monumentales des Apôtres, des Évangélistes, des Vertus et du Christ enseignant en bois taillé et doré sculptées par Pierre Affre avec les panneaux peints de Jean Cammerer, deux statues monumentales de la tribune également de Pierre Affre, le tableau sur bois de l'apparition de la Vierge Marie à Anglèze de Sagazan, la chaire en bois sculpté et marbre, le retable monumental dédié à saint Jean-Baptiste, ainsi que le maître-autel et le tabernacle du chœur, datant des XVIIe et XVIIIe siècles. Sont inscrits à l'inventaire un ciboire et sa boîte en argent doré datés de 1829, don de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry, un calice et une patène en argent doré datés de 1868, et une pietà en bois taillé, peint et doré du XVIe siècle. Dans la nef, des peintures sur les colonnes qui portent les statues monumentales représentaient la diversité des pèlerins venant au sanctuaire de Notre-Dame de Garaison jusqu'à la Révolution. La chaire, en bois sculpté et marbre rose, présente des décors dorés ; sous la cuve figurent des têtes d'anges, deux anges soutiennent l'abat-voix où est représenté l'Esprit-Saint et un ange musicien couronne l'ensemble ; elle servait de place au prédicateur avant l'utilisation de microphones et de haut-parleurs. Le maître-autel actuel, en bois sculpté et doré, est recouvert d'un voile et a été mis en place après le Concile Vatican II pour permettre au célébrant de faire face aux fidèles. L'ancien maître-autel, lui aussi en bois sculpté peint à l'imitation du marbre et orné de décors dorés et de têtes d'anges, était utilisé lorsque le célébrant célébrait dos aux fidèles. Le tabernacle, en bois peint et doré, est orné d'anges tournant le regard vers la porte du réceptacle ; la porte porte le triangle de la Trinité et un ange avec un aigle est placé au‑dessus. Le retable monumental en bois sculpté, peint et doré représente au centre une statuette de saint Jean‑Baptiste entourée de ses parents, Zacharie et Élisabeth ; à gauche figure la prédication de Jean‑Baptiste, à droite le Baptême du Christ, et au sommet la décollation de saint Jean‑Baptiste. Le corpus visuel de l'édifice comprend notamment la vue du clocher fortifié, la croix monumentale devant l'église en souvenir de la mission de 1840, des détails du retable, la nef et le chœur, les sièges des célébrants surmontés de saint Matthieu, ainsi que l'autel et le tableau de l'apparition de la Vierge à Anglèze de Sagazan.
