Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste se situe à Murviel-lès-Montpellier, dans l'Hérault. La paroisse est attestée aux XIe-XIIe siècles dans des cartulaires monastiques. À partir du XIIIe siècle et jusqu'à la Révolution, les évêques de Maguelone furent les seigneurs de Murviel et firent édifier une résidence fortifiée. La porte fortifiée, plus ancienne, semble appartenir aux défenses du XIIe siècle. L'église, d'allure romane, a été construite vers la fin du XIIe siècle et remaniée aux XIVe et XVIIIe siècles ; elle était alors reliée au premier château-fort dont subsistent quelques amorces contemporaines de l'abside. L'abside polygonale, inscrite aux monuments historiques depuis le 7 août 1963 pour son intérieur et son extérieur, est percée de cinq fenêtres en plein cintre à triple rouleau et rythmée par des arcs ornés de frises de dents d'engrenage. Les parements en pierre de taille sont assemblés selon l'appareil alterné de Montpellier (opus monspeliensis). Aux angles des pans coupés, des lésènes rectangulaires supportent des colonnettes à chapiteaux sculptés ; ces éléments portent la partie supérieure des pans coupés, plus élevée que la voûte intérieure, ce qui évoque une élévation à caractère défensif réalisée lors de l'élévation de l'abside. Du côté nord du chevet, un massif plus épais avec arrachements d'escalier et arcs constitue les vestiges de l'ancien château et témoigne d'un passage probable entre l'église et la fortification primitive. Quelques arcades du XIVe siècle, au droit de l'abside, rappellent l'existence d'un promenoir qui était surmonté d'une salle d'apparat. Les voûtes de l'église datent également du XIVe siècle ; une discordance entre les parements nord et sud de la nef indique que celle-ci a été prolongée vers l'ouest, sans doute au XVIIIe siècle. Le sanctuaire est voûté sur arcs diagonaux qui s'appuient sur des colonnettes engagées munies de petits chapiteaux sculptés ; ces chapiteaux sont réunis par un bandeau formant corniche ornée de denticules. L'arc triomphal repose sur des piliers demi-circulaires engagés, aux grands chapiteaux. Le clocher primitif se trouvait à l'angle nord-ouest avant le prolongement vers l'ouest ; cette tour, en saillie extérieure, est probablement contemporaine des autres aménagements fortifiés du XIVe siècle. À l'ouest, dans une ruelle étroite offrant peu de recul, la façade tardive présente un portail de style classique à encadrement mouluré, un arc surbaissé à clé et un puissant larmier ; il est surmonté d'une unique baie dont l'encadrement est décoré de gouttes, motifs typiques du néo-classique.