Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste de Nemours est l'église paroissiale de la commune, en Seine-et-Marne. Au retour de la deuxième croisade, vers 1145, Gautier Ier de Nemours accueille sur ses terres des religieux de l'ordre de Saint-Augustin, venus de Sébastre et porteurs d'une relique de saint Jean-Baptiste. À partir de 1170, ces religieux font construire, au nord de leur monastère, une église dont la partie la plus ancienne est la tour-clocher ; son porche s'ouvre sur une large arcature aux archivoltes de style roman. Le clocher est ensuite agrandi et surélevé aux XIIIe et XIVe siècles. L'édifice et la ville subissent des dommages pendant la Guerre de Cent Ans, et, après un incendie au XVe siècle, on décide de reconstruire l'église. Entre 1510 et 1550 sont édifiés le chevet, le chœur, les chapelles et l'amorce du transept ; le bénitier à la porte de la sacristie porte la date de 1547. Les travaux sont ensuite arrêtés pendant la seconde moitié du XVIe siècle par manque de fonds en raison des Guerres de religion, mais la consécration a lieu le dimanche 8 octobre 1595. La nef et les bas-côtés sont entrepris avec des piliers et des colonnes torsadées ; la trace d'un rehaussement est encore visible le long du mur du clocher, au-dessus de la tribune de l'orgue, montrant que la couverture de la nef était autrefois plus basse. À partir de 1631 les travaux reprennent pour achever le vaisseau de la nef, sur la base de plans d'un architecte attaché à la cour de Fontainebleau pour la voûte et les fenêtres hautes. L'achèvement des travaux date de 1650, et depuis cette date la structure et l'apparence de l'église n'ont pas été modifiées.
Vue de l'extérieur, l'édifice se compose de trois parties d'époques distinctes : la tour-porche du XIIe siècle surmontée d'une flèche à charpente couverte d'ardoises, d'une hauteur totale avoisinant 60 mètres ; la nef, rehaussée au XVIIe siècle et dépourvue de transept, couverte d'ardoises ; et le chevet du XVIe siècle, entouré de trois chapelles rayonnantes dotées de clochetons polygonaux et de couvertures en ardoise. À l'intérieur, la tour-porche supporte la tribune de l'orgue ; la nef a un plan rectangulaire de 58 mètres de long sur 20 mètres de large avec ses deux bas-côtés. Pour alléger la poussée des murs et relever la toiture, la charpente repose sur les corbeaux primitifs par l'intermédiaire de liernes en bois de châtaignier laissées apparentes, créant un effet visuel contrastant avec les voûtes badigeonnées de blanc. L'emplacement du transept est marqué par un mur d'appareil différent percé de trois petites fenêtres haut placées. Le chevet est entouré d'un déambulatoire, de la largeur des nefs collatérales, qui donne accès aux trois chapelles rayonnantes. L'église est classée au titre des monuments historiques depuis 1977.
Le mobilier et les œuvres mentionnés incluent la tribune de la tour-clocher, la nef et le chœur, les bas-côtés, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes, ainsi que les grandes orgues et leur buffet, une Pietà et une représentation de la Résurrection du Christ, ainsi que des scènes liées à la relique et au baptême de saint Jean-Baptiste.
