Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-le-Thomas dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique

Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-le-Thomas

  • Allée du Presbytère
  • 50530 Saint-Jean-le-Thomas
Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-le-Thomas
Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-le-Thomas
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Crédit photo : Ikmo-ned - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise (cad. A 254) : inscription par arrêté du 8 juin 1967

Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste

L'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-le-Thomas, dans le département de la Manche en Normandie, est un édifice catholique inscrit aux monuments historiques et considéré comme l'un des plus anciens du département. Elle se dresse à l'entrée du bourg, à trente mètres au-dessus du niveau de la mer, sur la route menant à Ronthon, et domine au nord la baie du Mont-Saint-Michel. Le cimetière borde son flanc sud et reste inclus dans l'enclos ; au nord se trouvent l'ancien presbytère et, au nord‑ouest, l'ancienne institution de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Mont Carmel, aujourd'hui confiée à la communauté du Chemin Neuf qui a ouvert en 2011 un centre d'hébergement, L'Étoile de la mer. Placée sur le tracé de deux chemins montois, la voie du Mont-Saint-Michel à Saint-Pair et celle du Mont à Coutances, la commune, anciennement nommée Saint-Jean-du-bout-de-la-mer, est une grève d'accès au Mont à marée basse et un port d'échouage abrité.

Les premières mentions écrites signalent le don de la seigneurie et de son église à l'abbaye du Mont-Saint-Michel par Guillaume « Longue-Épée » en 917, don confirmé au XIe siècle par Robert Ier de Normandie, puis la cession de l'église à l'abbaye de La Lucerne par Guillaume de Saint-Jean en 1162, possession reconstituée dans un pouillé de 1412. Des recherches archéologiques menées en 2021 ont mis en évidence, dans les murs nord et sud du chœur, des élévations d'époque bas‑antique et attribuent l'élévation du chœur à l'époque carolingienne, ce qui correspond probablement au premier édifice mentionné en 917. L'étude du bâti distingue sept phases de construction : réemploi d'un mur gallo‑romain pour les murs du chœur, surélévation du chœur entre le IXe et le début du XIe siècle, édification de la nef au début du XIe siècle avec une porte sud obstruée au XIIe, prolongement occidental de la nef au XIIe siècle et création d'un grand portail sud, pose d'un parement extérieur et ouverture de fenêtres gothiques au XIIIe, reprise complète de la charpente au XVe siècle accompagnée d'un probable remaniement du chevet et de la pose d'un porche, puis ouverture de grandes baies aux XVIe–XVIIe siècles avec obturation ultérieure de l'ouverture du chevet au XVIIIe lors de la pose du retable. Au XVIIe siècle une chapelle est aménagée sous un clocher en bâtière sur le flanc sud ; une tour‑clocher carrée sans flèche, à la place de l'ancienne, a été érigée en 1896–1897 au-dessus de cette chapelle.

Des campagnes de restauration ont eu lieu à différentes époques : en 1970 l'architecte en chef des monuments historiques Yves‑Marie Froidevaux a restitué le pignon occidental dans son état du XIIe siècle, rétablissant contrefort et petites baies romanes et mettant au jour des fragments de peintures murales romanes qui ont été dégagés et restaurés en 1975 et 1979. Entre 2019 et 2023 des travaux ont permis la réfection des enduits, la reprise des lambris de voûte et la remise en état de la bancellerie ; une étude et des restaurations menées après 2021 ont conduit au repositionnement de la charpente, à la réfection du lambris de la voûte et à la consolidation des peintures avant drainage et réfection de la toiture du chœur. La charpente de la nef et du chœur a été datée par dendrochronologie en 1482, ce qui correspond à une époque de rénovation importante.

Le plan comporte une nef unique sans transept, prolongée par un chœur plus étroit à chevet plat, l'ensemble mesurant 31,10 mètres de long, la nef 8,40 mètres de large et le chœur 6,70 mètres ; l'entrée principale se situe au sud sous un porche quadrangulaire et un clocher carré flanque la nef au sud à la limite du chœur, abritant une chapelle largement ouverte sur la nef. Le pignon occidental, restauré dans l'état du XIIe siècle, est percé de deux baies étroites à linteau monolithe de granite et d'une troisième fenêtre sommitale à claveaux de granite désormais obturée, et il est coiffé d'une croix en pierre. La face sud illustre les différentes phases : elle présente des baies romanes et médiévales, le porche du XVe siècle avec bancs en pierre et un tympan orné d'une Vierge de pitié en pierre polychrome des XVe–XVIe siècles, ainsi que la tour du clocher de 1895, carrée, dotée de contreforts corniers, d'un toit pyramidal et d'ouvertures trilobées et d'un oculus. Les murs du chœur montrent en base un appareil antique réutilisé, un comblement en arête‑de‑poisson et de petites baies romanes hautes ; de grandes baies cintrées ont été percées au XVIe siècle et l'une d'elles a été obturée lors de l'installation du retable au XVIIIe siècle. Sur le mur nord, des datations au carbone 14 portant sur la base et sur des éléments de la maçonnerie renvoient à l'Antiquité pour la fondation et au haut Moyen Âge pour l'élévation, ce qui plaide en faveur d'une construction pré‑romane simultanée des murs nord et sud du chœur.

À l'intérieur, l'entrée par le porche sud ouvre sur une nef lumineuse grâce aux larges ébrasements des baies et à des enduits clairs ; des panneaux peints de blasons décorent les sablières de la nef et la voûte du chœur, ainsi que celle de la nef, sont couvertes de lambris et de plâtre refaits au XXe et rétablis au XXIe siècle. Un grand arc plein cintre sépare la nef de la chapelle sud aménagée au rez‑de‑chaussée de la tour, restaurée au XIXe siècle dans un style néogothique. Contre le mur oriental du chœur est installé un retable daté des XVIIe‑début XVIIIe siècles, remanié au XIXe et restauré au XXe ; il comporte des colonnes torses sculptées de motifs de vigne et a entraîné l'obturation de la grande baie antérieure ; ce retable et l'autel sont référencés sur la base Palissy. À l'entrée du chœur subsiste une poutre de gloire, élément conservé de la charpente du XVe siècle, qui porte un ex‑voto représentant un morutier du XIXe siècle.

Les peintures murales découvertes dans les années 1970 sur le mur sud de la nef, dégagées et restaurées dans les années 1970 puis à nouveau à l'occasion des travaux récents, sont des fresques datées des XIe et XIIe siècles composées de frises, bordures et motifs géométriques ainsi que d'éléments figuratifs peu lisibles interprétés comme des scènes du cycle de Caïn et Abel. Le mobilier comporte des éléments classés et inscrits : le retable, des statues d'usage cultuel (sainte Anne et la Vierge du XIVe et la Vierge à l'Enfant du XVe, classées), un christ en croix du XVe classé, un autre christ des XVIe–XVIIe inscrit, une statue de Moïse du XVIIIe classée, une statue polychrome de saint Jean‑Baptiste du XVIe inscrite, les fonts baptismaux en granite du XVIIe inscrits, une plaque funéraire du XVIIe et la bancellerie du XIXe restaurée en 2022 et inscrite. Deux objets inscrits sur la base Palissy sont appuyés au mur sud de la tour et sur la façade du presbytère : une dalle funéraire armoriée du XVIIe siècle et une statue polychrome de saint Avertin du XVe siècle.

L'église est protégée au titre des monuments historiques par arrêté du 8 juin 1967 ; quatre objets y sont classés et treize sont inscrits dans la base Palissy, certaines œuvres ayant cependant disparu malgré leur protection, comme la chaire à prêcher du XVIIe siècle, la verrière de la Vierge du XVIe siècle et les stalles du chœur visibles sur des photographies anciennes. Dédicace et lieu de culte paroissial, l'édifice est aujourd'hui intégré à la paroisse Saint‑Auguste‑Chapdelaine de Sartilly, l'un des douze clochers de cette paroisse relevant du doyenné du pays de Granville‑Villedieu dans le diocèse de Coutances et Avranches.

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