Période
XIe siècle, XIIe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Bases, colonnes et chapiteaux des baies du choeur ; chapiteaux de la nef (cad. 1934 B 406) : classement par arrêté du 15 janvier 1974 ; Ensemble, sauf éléments classés et façade (cad. 1934 B 406) : inscription par arrêté du 15 janvier 1974 ; La façade de l'église Saint-Jean-Baptiste, tel que délimitée sur le plan annexé à l'arrêté, l'église étant située sur la parcelle n°2, figurant au cadastre section BD : inscription par arrêté du 24 novembre 2021
Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste, située à Saint-Thibault-des-Vignes en Seine-et-Marne, a été édifiée à la fin du XIe siècle pour recevoir les reliques de saint Thibault, ermite originaire de la Brie, né à Provins et mort à Vicence en 1066. Arnoul, frère du saint et abbé de Lagny-sur-Marne, fit construire un prieuré de moines bénédictins pour accueillir les pèlerins, autour duquel le village se constitua. Une paroisse fut établie au XVIe siècle et l'ancienne église priorale devint paroissiale, prenant officiellement la dédicace de Saint-Jean-Baptiste, même si son appellation courante reste liée au nom de la commune. Cette transformation entraîna des modifications architecturales : l'arc en plein cintre séparant la nef du chœur fut transformé en arc brisé, la voûte du chœur fut surélevée et les baies furent agrandies. Au XVIIIe siècle, le déclin du culte de saint Thibault provoqua un certain délaissement et des démolitions autorisées par un arrêt du Conseil du Roi en 1749. En 1756, les deux bas-côtés de la nef furent abattus, puis en 1777 les deux premières travées de la nef et le massif occidental furent démolis et une nouvelle entrée édifiée. La façade ouest fut recomposée par un remplissage de maçonnerie sous l'arc doubleau et les arcades du bas-côté furent probablement remplies, masquant peut-être des chapiteaux romans qui furent redécouverts lors de travaux en 1970. Une décoration en plâtre et chaux, composée de fausses arcatures et de baies feintes, fut ajoutée à la façade occidentale en 1888 puis démolie en 1923 car en ruine ; les contreforts ouest furent réduits en hauteur à la même époque. En 1943, quatre arcs-boutants en béton furent implantés au chevet et les toitures et murs furent largement consolidés. Une restauration menée de 1969 à 1973 a dégagé de nombreux aménagements du XIXe siècle et permis de mettre en valeur des vestiges romans. L'édifice, initialement formé d'une nef de quatre travées terminée par une abside semi-circulaire flanquée de bas-côtés, a perdu au XVIIIe siècle la moitié de sa nef et ses bas-côtés, tandis que la façade actuelle a été élevée. L'église est inscrite et partiellement classée au titre des monuments historiques depuis 1974 et sa façade est inscrite depuis 2021. Construite sur un plan allongé, elle se termine par un chevet semi-circulaire épaulé d'arcs-boutants ; l'entrée se fait par une porte en plein cintre. Le clocher, adossé au côté nord au presbytère, est couvert d'une toiture en pavillon d'ardoise et son dernier étage s'ouvre par des lancettes munies d'abat-sons. Le mobilier comprend plusieurs objets classés, notamment la châsse du saint, le tabernacle de l'ancien maître-autel, des fonts baptismaux et des statues de saint Augustin, saint Vincent et saint Thibault.