Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église catholique Saint-Jean-Baptiste, située à Soultzbach-les-Bains (Haut-Rhin), est mentionnée extra-muros à la fin du XIIIe siècle. Son chœur, la partie la plus ancienne, date probablement du XIVe siècle selon le profil des ogives de sa voûte et le dessin du remplage de ses baies. Il a été financé par la famille de Hattstatt, seigneurs du village depuis le milieu du XIIIe siècle, dont les armoiries sont sculptées dans l'abside, à la clé et sous un culot. La toiture était pourvue d'un campanile à flèche, restauré en 1760 puis supprimé vers 1900. La sacristie nord est sans doute contemporaine du chœur ; la pièce en pendant au sud a très probablement été ajoutée lors d'une restauration attestée en 1514, peut‑être financée par Jacques de Hattstatt. Sur un plan de l'ingénieur Messier daté de 1813, cette chapelle, largement ouverte sur le chœur et pourvue d'un autel, est identifiée comme la chapelle funéraire seigneuriale qui abritait des monuments en pierre médiévaux aujourd'hui dispersés dans la nef. Transformée en sacristie principale à la fin du XIXe siècle (1885-1888) par le cloisonnement de son arcade brisée et l'aménagement d'un placard, elle a fait l'objet d'une importante restauration vers 1914. La nef médiévale était plus basse que le chœur, comme l'attestent les traces de la rive de sa toiture sur le pignon ouest du chœur encore visibles dans les combles. En 1738, en raison de son mauvais état, il fut décidé de la remplacer par une nef plus spacieuse ; les travaux furent exécutés par le maçon Matthias Wittwer, suivis par l'architecte Martin Moll, avec les travaux de menuiserie réalisés par Jean Schwender. Face à l'accroissement de la communauté catholique, le conseil municipal trouva en 1831 les fonds nécessaires pour rallonger la nef de deux travées l'année suivante, sur des plans de l'architecte colmarien Jean‑Benjamin Kühlmann et réalisés par l'entrepreneur Xavier Molly fils. Un projet antérieur de 1813 de l'ingénieur Messier, qui comprenait une tour‑clocher, avait été abandonné faute de moyens. La tour‑porche néo‑romane actuelle a été accolée à la nef en 1898 d'après les plans de l'architecte colmarien Georges Bloch et inaugurée le 5 février 1899 ; son financement provient de la vente, en octobre 1882, du retable de la chapelle cimetériale Saint‑Michel. L'édifice a été endommagé le 2 juillet 1940 par l'explosion d'un dépôt de munitions voisin ; les verrières, particulièrement touchées, ont été restaurées et complétées en 1941 par Robert Gall et Léon Kempf. En 1939, à l'occasion du Congrès eucharistique cantonal tenu à Soultzbach, Robert Gall avait réalisé un décor peint intérieur qui n'a pas subsisté. Une longue campagne de restauration, commencée en 1977, s'est achevée en 1985 et a porté notamment sur la couverture du chœur, les enduits et les peintures de la nef et du chœur. La litre funéraire peinte sur la façade nord de la nef a été restaurée en 1977-78. L'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1934.