Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste, située à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme), a parfois été attribuée aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et dépendait avant 1789 de l'abbaye de Manglieu, qui nommait le curé. L'abbé Jean-Baptiste Fouilhoux conteste l'existence d'une commanderie et soutient que l'édifice a été construit par les fidèles. L'église présente une nef de deux travées voûtées d'ogives dont les nervures retombent sur des chapiteaux de style roman. L'entrée principale s'effectue par un portail trilobé du XIVe siècle, type très rare dans la région. Le chevet est à pans coupés et la chapelle du chœur conserve, sur ses murs nord et sud, des peintures attribuées au XIIIe siècle. Sur ces murs, deux bandes peintes superposées surmontent un personnage debout dans une arcature, et des peintures hautes encadrent une fenêtre en arc brisé. À l'origine romane, l'édifice ne comprenait primitivement qu'une nef avec ou sans abside. Après la détérioration ou l'effondrement de la voûte, il a été repris en style gothique et voûté en tiers-point avec croisées d'ogives. Pour permettre cette transformation, les murs ont été surélevés tout en conservant la corniche à corbeaux romane. L'abside actuelle, à pans coupés, est voûtée en ogives et percée de fenêtres ; on ignore si elle remplace une abside romane ou si elle est de création gothique, cette dernière hypothèse étant jugée probable en l'absence de traces de surélévation. Deux portes donnaient accès à la nef : la porte méridionale, petite et en plein cintre, paraît contemporaine des murs romans, tandis que la porte nord, plus grande et en ogive, a été percée postérieurement. Deux chapelles ajoutées forment un faux-transept ; la chapelle nord fut édifiée au XIVe siècle par la famille des comtes d'Auvergne pour la vicairie fondée par le cardinal de Boulogne, et la chapelle sud a été financée par le prêtre Pierre Dalmas en 1489. Les fonts baptismaux de la paroisse se trouvaient dans cette église, qui servait aussi à l'enseignement religieux des enfants. Un testament de la fin du XVIIe siècle atteste la présence de la confrérie du Rosaire dans l'édifice. Un procès-verbal de 1726 indique à tort que la chapelle paroissiale de Saint-Jean-Baptiste était autrefois église paroissiale, l'église paroissiale étant en réalité Saint-Pierre. Pendant la Terreur, l'église fut utilisée comme local de réunions populaires. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1962. Des peintures murales découvertes en 1952 occupent la travée droite du chœur, sur les murs nord et sud, les peintures du mur sud étant les mieux conservées. Au premier registre, à 2,65 m du sol, sont représentés six apôtres, trois de chaque côté de la fenêtre centrale aujourd'hui bouchée.