Église Saint-Jean-Baptiste de Vif dans l'Isère

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Eglise romane

Église Saint-Jean-Baptiste de Vif

  • 7 Avenue de Rivalta Di Torino
  • 38450 Vif
Église Saint-Jean-Baptiste de Vif
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Crédit photo : Jvillafruela - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

L'église en totalité (cad. AL 176) : classement par arrêté du 19 avril 2011

Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste

L’église Saint-Jean-Baptiste de Vif, dédiée à Jean le Baptiste, est l’église paroissiale issue du prieuré bénédictin fondé en 1035. Elle a été partiellement détruite pendant les guerres de Religion ; la tour-porche date du XIIIe siècle mais a été remaniée au XIXe siècle, tandis que la nef, reconstruite au XIIIe siècle, coexiste avec un chœur roman conservé. L’aménagement des combles a entraîné la rupture des tribunes et le mur sud conserve une architecture typique du XIIIe siècle en Dauphiné. Des fouilles ont mis au jour un ensemble funéraire carolingien et mérovingien ainsi qu’un remarquable ensemble de peintures murales sur les murs nord et sud, notamment au niveau des tribunes, des baies et de l’arc triomphal, avec décors géométriques et scènes à plusieurs personnages. Au XIXe siècle, le chœur reçut des peintures d’Alexandre Debelle, perdues lors d’une restauration effectuée en 1960.

Le prieuré de Vif, bâti par des bénédictins dépendant de Saint-Laurent de Grenoble, reçut d’importantes donations et, par un privilège pontifical de 1179, exerça le patronage sur de nombreuses dépendances. Rattachée au prieuré en 1130, l’église servit alors à la fois de lieu abbatial et de paroisse. À partir du XIIIe siècle exista un cloître le long de la façade sud et, aux abords du porche, s’alignaient la maison dite de Saint-Claude et le logement du sacristain ; la maison prieurale se trouvait de l’autre côté du cloître. Les visites épiscopales du XIVe siècle signalèrent d’abord un état de délabrement puis, après des mesures de redressement, une amélioration qui pourrait être liée à l’exécution des peintures murales des collatéraux mises au jour ultérieurement.

Les guerres de Religion frappèrent durement le site : après des pillages en 1562, l’attaque de 1573 conduisit au massacre des réfugiés, à l’incendie du château et du prieuré et à l’écroulement des voûtes, laissant le prieuré presque en ruine. L’église resta en partie abandonnée jusqu’à une restauration entreprise en 1630 qui permit le rétablissement des voûtes et du culte. En 1632 fut fondée la confrérie du Saint-Sacrement, dont les pénitents se réunirent jusqu’en 1825 dans la chapelle du premier étage de la tour du porche. Le prieuré déclina ensuite progressivement et fut supprimé à la Révolution ; après 1790 ses biens furent vendus comme biens nationaux, et seul subsista durablement l’édifice paroissial.

De nouveaux travaux se succédèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles : le clocher primitif, effondré à la suite des incendies, fut reconstruit à droite du chœur avec une flèche posée en 1709 ; un nouveau cimetière fut créé et inauguré en 1780. Au XIXe siècle, le curé Joseph Ollier fit rebâtir le clocher au‑dessus du porche, abaisser le toit de la nef et couvrir le chevet d’une toiture en forme de demi‑cône ; Alexandre Debelle réalisa alors des peintures pour l’abside et le chœur. Des restaurations générales eurent lieu en 1868 et d’autres travaux marquèrent la fin du XIXe et le début du XXe siècle, ainsi que le remplacement de la propriété ecclésiastique par la commune en 1906 à la suite de la loi de séparation.

Le XXe siècle connut des tensions entre la municipalité et la paroisse qui aboutirent en 1927 à l’expulsion du curé et à la fermeture temporaire de l’église ; la nomination d’un nouveau curé en 1935 permit sa réouverture et de nouvelles peintures remplacèrent celles de Debelle. En 1948 eut lieu à Saint-Jean-Baptiste le baptême des enfants Finaly, épisode qui déclencha l’affaire Finaly. Dans les années 1960 des campagnes de fouilles et de restauration révélèrent des éléments anciens et remirent à nu des parements : en 1965 le chœur fut dégagé et trois chapiteaux ainsi qu’une frise du XIe siècle et deux inscriptions paléochrétiennes apparaissent ; en 1966 des sépultures médiévales et quelques inhumations plus anciennes, attribuées à l’époque carolingienne, furent mises au jour avec des tessons, un poids de tisserand et des fragments de tegulae.

En 2007 des sondages conduits par une peintre en décor permirent la découverte d’importantes peintures murales médiévales, jusque-là recouvertes de couches successives de badigeon blanc, et couvrant une surface estimée entre 300 et 500 m² dans la partie supérieure des collatéraux. Ces décors, répartis selon une hiérarchie iconographique, opposent un registre céleste et de résurrection aux deux premières travées, destiné aux prieurs et à l’espace sacré, à des scènes plus terrestres et profanes des travées suivantes, témoignant de deux campagnes picturales distinctes ; on y reconnaît notamment des visages de saints sur fond vermillon, une scène de résurrection et la représentation d’un dragon. L’église fut classée au titre des Monuments historiques par l’arrêté du 19 avril 2011.

Sur le plan architectural, l’édifice conserve un caractère majoritairement roman remanié : il présente un plan basilical à trois vaisseaux sans transept véritable, un chevet en hémicycle à trois absides datant du XIe siècle et une nef d’allure gothique inspirée de Notre‑Dame de Grenoble, attribuée au XIIIe siècle. La tour‑porche, volume roman primitif, abrite une chapelle au premier étage et le porche voûté en plein cintre, tandis que le clocher du XVIIe siècle, à toiture pyramidale, contient plusieurs cloches remarquables, dont une datée de 1666 classée Monument historique et la grande cloche dite « Eugénie‑Marie‑Pauline » fondue en 1863.

Le mobilier et les éléments inscrits témoignent aussi de l’ancienneté du lieu : trois chapiteaux du XIe siècle, des restes de sarcophage, un calice classé Monument historique et six inscriptions dont des épitaphes paléochrétiennes — la plus complète évoque un prêtre nommé Valérianus mort en 577 ou 579 — et une inscription gallo‑romaine dédiée aux « feux éternels ». Les peintures murales et les têtes sculptées des tribunes complètent ce riche patrimoine.

Liens externes