Origine et histoire de l'Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste se situe dans la commune de Villacerf, dans l'Aube, en région Champagne. Elle conserve des éléments de construction datant de la fin du XIIe siècle et du XVIe siècle. Placée sous le vocable de Jean le Baptiste, elle était à l'origine une cure du Grand-doyenné de Troyes et relevait de la collation du prieur de Saint-Sépulcre de Villacerf depuis 1114. Remaniée au XVIe siècle, l'édifice a reçu l'ajout de deux travées de chaque côté formant le transept ainsi que deux chapelles latérales, lui donnant un plan en croix latine. L'abside est en cul-de-four voûtée et le clocher, de plan carré et d'un seul étage, s'élève au-dessus de la première travée du transept et comporte huit fenêtres. Des dessins de Charles Fichot représentent l'église et des détails extérieurs tels que les corbeaux.
Lors de la tourmente de 1791, des reliques et objets du culte furent transférés de l'église du prieuré du Saint-Sépulcre à l'église paroissiale pour les protéger, mais ces dépôts furent profanés et jetés dans le caveau de l'église. Le caveau fut muré en 1802 pour prévenir de nouveaux abus ; à son ouverture ultérieure fut érigé un monument en mémoire de saint Adérald. L'abbé E. Defer, en 1865, décrit ce monument comme un cierge très élevé, orné d'une couronne, posé sur un piédestal carré et portant des inscriptions ainsi qu'un écusson attaché à la colonne.
Le mobilier comprend une dalle funéraire de Jean de Villacerf (d. 1324) et de son épouse, désormais au musée Saint-Loup, et un mur décoré d'une peinture monumentale aujourd'hui recouverte de chaux. Parmi les éléments protégés figurent plusieurs statues du XVIe siècle : un saint Jean-Baptiste en calcaire polychrome, une Vierge de Pitié en calcaire avec traces de polychromie, une sainte Barbe en calcaire polychrome (seconde moitié du XVIe siècle) et un saint évêque en chêne polychrome. Les fonts baptismaux octogonaux en calcaire taillé et certains vitraux datent également du XVIe siècle. Le XVIIe siècle a laissé un Christ en croix en bois polychrome, un bénitier en marbre blanc et une chaire à prêcher en chêne peint. Le retable du maître-autel et son tabernacle en bois sculpté, déplacés dans le transept nord, ainsi qu'un tableau en huile du XVIIIe siècle représentant la Vierge à l'Enfant avec sainte Élisabeth et saint Jean-Baptiste complètent le mobilier.
L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1986.