Origine et histoire de l'Église Saint-Jean
L'église Saint-Jean, située à Ambert dans le Puy-de-Dôme, est le principal édifice religieux de la vallée du Livradois. L'édifice actuel, construit en granite, remplace un bâtiment roman qui avait lui-même succédé à une église carolingienne ; une pierre sculptée à palmettes réemployée dans les fondations du porche occidental en témoigne. Édifiée à la fin du Moyen Âge dans le style gothique flamboyant, elle se distingue par un clocher de style Renaissance établi sur la première travée du bas-côté sud. La nef, accompagnée de bas-côtés, est entièrement voûtée d'arêtes à nervures, une travée présentant une voûte en étoile. Le chœur se prolonge par une abside à cinq pans entourée d'un déambulatoire. La construction, soutenue par la bourgeoisie d'Ambert, a été ouverte au culte au début du XVIe siècle et achevée au milieu du même siècle. Des difficultés financières ont ralenti le chantier et empêché l'élévation du clocher nord prévu symétriquement. Classée monument historique depuis 1909, l'église a fait l'objet de plusieurs campagnes de restauration aux XIXe, XXe et XXIe siècles. En 2013 et 2015, des désordres structurels ont entraîné des chutes de pierres, la fermeture partielle du bâtiment et l'arrêt de la sonnerie des cloches ; des travaux d'urgence et de consolidation ont été engagés avec l'appui de la Fondation du patrimoine. À la suite de ces interventions, la sonnerie a été remplacée en septembre 2020 par une diffusion enregistrée. Orientée légèrement vers le nord-est, l'église présente une façade occidentale tripartite renforcée par quatre contreforts et surmontée, à l'angle sud, par la tour-clocher. La façade ouest, initialement sobre et tournée vers l'ancien cimetière, est percée d'un portail gothique dont le tympan porte un buste du Christ. La façade méridionale, conçue dès l'origine comme principal accès, offre le portail le plus représentatif du gothique flamboyant de l'édifice, avec voussures, niches et un trumeau orné d'une statue de Jean-Baptiste. Le clocher, de silhouette affinée et haut d'environ cinquante mètres, combine des éléments flamboyants en bas et des pilastres et colonnettes d'inspiration Renaissance dans les registres supérieurs ; il est terminé par des pyramides baroques et une tour de guet qui porte la hauteur totale à cinquante-cinq mètres. Des gargouilles rythment les étages de la tour et des meurtrières témoignent d'une fonction défensive ancienne. La plupart des cloches sont postérieures à la Révolution ; une cloche date de 1763. À l'intérieur, l'édifice est une église-halle : nef et bas-côtés sont à la même hauteur, l'espace mesurant environ quarante-cinq mètres de longueur sur vingt-et-un mètres de largeur, et la hauteur sous voûte atteignant dix-huit mètres. Pour donner une impression de verticalité, les piliers sont dépourvus de chapiteaux et formés de fûts cylindriques entourés de colonnettes engagées reposant sur des bases octogonales. Les travées se raccourcissent progressivement vers le chœur, produisant un effet de profondeur ; l'absence de transept est compensée par le traitement particulier de la travée centrale longue et de sa voûte en étoile. Le chœur, qui n'est pas dissocié de la nef, se termine par l'abside dont les voûtes s'appuient sur des ogives convergeant vers des clefs sculptées ornées de motifs végétaux et de blasons, parmi lesquels se distinguent les armes d'Ambert et le lys royal.