Origine et histoire de l'Église Saint-Jean
L'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-Mirabel (Lot) conserve, à l'ouest, un ensemble issu d'un édifice du XIIIe siècle ; sa partie orientale a été percée pour l'ouverture de la nef ajoutée au XIXe siècle. La partie ancienne comprend un chœur carré voûté en berceau longitudinal. La nef, également voûtée en berceau, présente sur son flanc sud un élément de narthex avec un porche d'entrée dont le tympan sculpté se compose de deux panneaux : le niveau inférieur représente le baptême du Christ par saint Jean, le niveau supérieur la Crucifixion. Au Moyen Âge, l'église dépendait de l'abbaye de Conques et de cette période subsiste notamment la partie nord de l'édifice actuel. Deux hypothèses ont été proposées pour la chronologie des travaux médiévaux : l'une envisage la construction d'une abside romane, attestée par des chapiteaux tronconiques ornés d'entrelacs et de palmettes peut-être propres au début du XIIe siècle, puis la reconstruction gothique de la nef au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle ; l'autre, plus vraisemblable, considère que l'ensemble a été bâti au XIIIe siècle, l'uniformité des trous d'échafaudage soutenant cette interprétation et la différence de pierres observée dans le mur nord étant imputée à un phasage du chantier. L'église médiévale, orientée est-ouest, avait une nef unique probablement charpentée et un chevet plus étroit couvert d'un berceau en plein cintre. L'élévation ouest, qui comporte le portail, présente des reprises, en particulier autour de l'ouverture ; il est possible que, avant les travaux du XIXe siècle, ce portail ait été situé dans le mur sud de la nef, mur qui fut détruit lors de l'agrandissement. Une date, 1686, est inscrite dans le décor de l'abside mais ne semble pas correspondre à une campagne de travaux. Entre 1858 et 1877 l'église a été agrandie : l'ancien édifice a été conservé mais la démolition du mur sud de sa nef a permis de faire de celle-ci le chœur d'une nouvelle église orientée nord-sud, dont la nef est flanquée de deux chapelles latérales appuyées contre l'ancien bâtiment. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 19 décembre 1972 et plusieurs objets qui s'y trouvent sont répertoriés dans la base Palissy.